Si son nom, en tant que tel, ne vous dit pas grand chose, celui de son ancien groupe, Sweetness, vous évoquera surement plus de souvenirs… En effet, après Piero Battery et Stefan Filey, Trice est le troisième membre du groupe à sortir un album solo, “Hope”. Cinq mois après la sortie de celui-ci, Trice se confie au micro de SoulRnB.com…
Cela fait presque quatre mois que ton premier album solo, “Hope”, est dans les bacs. Avec un peu de recul, quel bilan tires-tu ? Satisfaction du travail accompli ou sentiment que certaines choses pourraient être améliorées… Que ce soit par le bouche-à-oreille ou les réseaux communautaires, j’ai eu de bons échos. J’ai aussi eu de nombreux retours via ReverbNation, de professionnels comme d’amateurs. J’ai même reçu des propositions de personnes souhaitant travailler avec moi ! Le plus difficile, c’est surtout la partie business et plus précisément la promotion car il faut que ça décolle (rires) et ça ne se fait pas tout seul. Quand tu es indépendant, c’est toujours plus dur que lorsque tu es soutenu par une major.
Pourquoi as-tu choisi de nommer ton album “Hope” ? C’est un album que je prépare depuis longtemps. Avant de mener ma barque en solo, j’ai co-fondé le groupe Sweetness. Nous avons beaucoup tourné, puis j’ai enchaîné en travaillant seul, j’ai suivi une formation d’ingénieur du son. En fait, ce titre résume bien mon parcours : j’avais en tête cette idée d’album solo depuis dix ans déjà ! Dix années qui m’ont permis de définir et affiner mon style de musique. J’ai appris la réalisation musicale pour tenir mon projet artistique du début jusqu’à la fin, j’ai préparé cet album pendant tout ce temps, en espérant qu’il voit le jour.. Je l’ai appelé “Hope”, “espérance”, car c’est vraiment mon leitmotiv, c’est ce qui m’a tiré et me tire toujours vers le haut… Et chaque titre de l’album reflète cet état d’esprit : ils évoquent tous cette touche d’espoir et de spiritualité qui me guide.
Gospel oblige, Sweetness avait aussi un background axé sur la spiritualité… Oui, tout à fait, c’était la base… Cependant mon album, “Hope”, n’est pas un pur produit gospel, même si on peut ressentir cette influence.
Tu l’as réalisé en auto-production, quel fût ton rôle au niveau de la production et de l’écriture des morceaux ? J’ai tout fait (rires) : le texte, la mélodie, les compositions, les instrus (sauf les guitares). C’est un album très personnel, mais réalisé dans une ambiance “familiale”, ceux qui sont intervenus -ingénieurs du son, guitariste- sont des gens que je connais depuis longtemps. La photographe et le directeur artistique, qui ont réalisé la pochette de l’album, font également partie de mes relations proches.
Il t’a fallu combien de temps pour élaborer cet album ? Je suis entré en studio dès la fin de mon école d’ingénieur du son, en 2008. Je me suis attelé à enregistrer les morceaux que j’avais préparés, mais lorsque ces derniers ne me convenaient plus, je les ai retravaillés. Cela m’a donc pris une année. Après, il ne me restait plus qu’à trouver un distributeur, et ce fût très rapide puisque j’ai été contacté par Satellite Music dans la foulée.
On va revenir un peu en arrière… Tu as fait partie du groupe Sweetness, dans le passé, qu’est-ce qu’il s’est passé avec le groupe ? A quel moment êtes vous partis en solo ? On chantait depuis dix ans et tu sais, un groupe, ce n’est pas facile à gérer au quotidien, la vie personnelle de chacun se mêlant parfois à celle du groupe. Nous nous sommes séparés en 2000. Deux membres voulaient lancer leur carrière en solo, cela a eu un impact sur le groupe et chacun a pris sa voie… Finalement, de tous, je suis le dernier à sortir un album.
Mais si mes souvenirs sont bons, vous vous êtes retrouvés à la Cigale en 2007 ? Oui, c’était à l’occasion d’un spectacle gospel, monté par Pierro. Nous nous sommes réunis pour l’occasion, c’était sympa !
Vous gardez contact entre vous alors ? Mmmh, pas vraiment. Comme je te le disais, chacun a pris sa voie. En revanche, Wilny a fait des bases vocales sur mon album et ce fût un vrai plaisir de chanter ensemble.
Le concert de 2007 ne vous a pas donné envie de recommencer quelque chose ? Si, mais ce n’est pas facile d’avoir un avis commun à six, alors que nous avons déjà tous construit nos chemins séparément, depuis dix ans. Sweetness a été une bonne expérience, à de nombreux niveaux, j’ai appris beaucoup sur la musique avec le groupe.
Est-ce que tu suis encore l’actualité des autres membres ? En fait, pas vraiment. Je n’ai pas trop écouté ce qu’ils ont fait. Je n’ai pas spécialement suivi ce que chacun a fait par la suite. Je sais que Piero a mené le projet qu’il souhaitait faire et qu’il évoquait déjà à l’époque du groupe.
Avec Sweetness, vous avez quand même été des pionniers du R&B/Gospel en France ! Du coup, quand tu regardes ce qui se passe au niveau français, comment analyses-tu les choses ? Je n’écoute pas vraiment ce qui se fait en France… Je sais cependant qu’il y a beaucoup de talents et que le niveau de chant est relevé. Ce que je regrette aujourd’hui, c’est que la musique française, en général, soit trop liée au business et, par conséquent, que la prise de risque artistique soit moindre. Il y a peut être un certain manque d’originalité et de fraîcheur.
Penses-tu que ce manque de fraîcheur ait pu jouer sur les ventes ? Oui, sûrement. Mais il y a aussi le téléchargement (rires) ! La musique n’est plus “consommée” comme avant. Heureusement qu’il y a la scène et que les gens se déplacent en nombre. Après tout, la musique n’a jamais été autant écoutée qu’aujourd’hui. La conséquence : ce n’est pas le nirvana sur le plan économique, mais sur le plan artistique, le public a une meilleure culture musicale, il a développé un esprit plus critique.
Justement en parlant de culture musicale, quelles sont tes références ? J’aime beaucoup Luther Vandross : subtilité dans la voix, belles mélodies… Il y a aussi le Gap Band avec Charlie Wilson, ou encore Gerald Levert. Je suis plutôt de l’ancienne école ! J’aime également les chanteurs qui écrivent et produisent leur propre musique comme Stevie Wonder, Brian McKnight, Take 6, R Kelly et bien d’autres.
Que penses-tu de la tendance revival soul ? Je suis content car, mine de rien, cela fait découvrir la soul au public, même si celle-ci est parfois édulcorée afin d’être mise au goût du jour.
Comment en es-tu venu à choisir l’autoprod ? Est-ce une opportunité ou un choix imposé ? Non, c’est vraiment un choix. Je ne me voyais pas réaliser mon album devant un producteur me dictant ce que je devais faire. J’étais avec BMG avant, je n’en ai pas gardé que des bons souvenirs. Pour Hope, je n’ai pas cherché les producteurs, j’ai directement pensé à la distribution et mes démarches sont allées dans ce sens.
Tu ne t’es pas dit, à un moment donné : « Ah, si j’avais eu tel producteur ça m’aurait aidé » ? Pas au niveau artistique, mais plus au niveau de l’édition, car cela joue vraiment sur ton exposition… Être vu, écouté, cela fonctionne beaucoup par réseau en France. Un éditeur t’apporte cela.
Et si on te proposait demain, un deal en maison de disques ? J’étudierais bien le deal et ne lâcherais rien (rires). Je veux agir dans la continuité de mon premier album. Après, oui, il faut faire des partenariats pour évoluer dans la vie, mais le critère de sélection primordial sera le même amour de la musique, partager une philosophie commune sur l’artistique. Et même, si cela parait difficile à trouver, je pense que ça existe !
Pourquoi avoir choisir l’anglais sur ton album ? Parce que j’adore l’anglais ! C’est dans cette langue que je retrouve un peu ma liberté. D’ailleurs, si nous continuons sur les références à Sweetness, 90% du répertoire était en anglais. C’est la langue qui va le mieux à la soul. J’avais essayé des morceaux en français, mais je n’étais pas satisfait. Et puis, j’ai aussi envie que ma musique dépasse les frontières !
Tu dis avoir voulu faire quelque chose d’unique, dans quelle mesure penses-tu y être arrivé ? On est toujours influencé. Avec du recul, on sent les influences du gospel et de la soul dans mon album. Mais au niveau des arrangements, je n’ai pas copié tel ou tel chanteur… J’ai pris ce qui me venait en tête, j’ai poussé tout cela au clavier, j’ai fait évoluer le truc, j’ai posé des voix, je n’ai pas utilisé de sample, rien, etc. J’ai voulu que cela me ressemble, que ce soit mon expression singulière, sans triche. C’est un album sincère, authentique. Je propose une forme d’expression et espère pouvoir la partager au maximum !
On te le souhaite en tout cas ! Merci pour cette interview Trice !
Dans la playlist Soul ♥ R&B de Trice…
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Ecouter l’album “Hope”
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Luther Vandross, Gap Band, Charlie Wilson, Gerald Levert, Stevie Wonder, Brian McKnight, Take 6, R. Kelly… Bon je crois qu’on écoute la même ancienne école ! 😀 Je suis plutôt de l’ancienne école !
Sur la vidéo, on a également le droit à un bel acapella ! je vais me procurer l’album ! 🙂
Je confirme que l’album est pas mal du tout, et il devient même impressionnant quand on prend en compte le fait qu’il a presque tout fait lui même !
ah je confirme, bon album! ( il a un a air de tiken jah) 8)