Lisa Spada et Opé Smith, Mr. & Mrs. Soul

En cette fin d’année propice aux cadeaux, Max 2 Live nous en fait de choix. En effet, et ce pour notre plus grand plaisir, Lisa Spada et Opé Smith donneront un concert, le 11 décembre prochain, à la Scène Bastille. Rencontre avec ces deux trublions de la soul française…

Hey Lisa ! Hey Opé ! Pourquoi avoir choisi de faire une scène commune ? Lisa Spada : Salut Soulrnb ! Pour tout te dire, on ne fait que des scènes communes (rires) ! A chaque fois que je fais un truc il est là et inversement. Dans “Dancing Cuisine” (ndlr : programme culinaire concept, diffusé sur M6), par exemple… Opé Smith : … Et avant ça, il y avait déjà les 100 voix, Let’s Get Together, Soulissime, etc. En fait, on chante tous le temps ensemble !

(rires) Ce que je voulais dire, c’est pourquoi uniquement vous deux ? Lisa et Opé en cœur : Aaaah ! (rires) OS : C’est Kayz Loum (de Kayz Relation presse, ndlr) qui nous a réunis et qui a eu cette idée. Il est vrai que nos univers sont assez proches : la soul, le blues, le gospel. On écoute vraiment les mêmes choses. Et nous sommes aussi amis dans la vie. On est tous les deux investis dans tellement de projets que personne ne sait ce qu’on peut faire en solo, du coup, Kayz nous a tout de suite fait confiance, en voyant qu’on tournait et collaborait autant tous les deux. LS : A noter que nous allons jouer nos propres compositions pour la première fois !

Opé peux tu nous décrire Lisa, sa personnalité et son univers musical ? OS : Lisa, c’est une énergie de dingue dans un tout petit bout de femme, c’est assez impressionnant. J’ai toujours été très fan d’elle, de son énergie. Car si on la met dans une pièce et qu’on la fait chanter, personne ne s’attendra à voir apparaître ce brin de femme au micro ! Elle envoie à mort sur scène !

Lisa, qu’en penses tu ? Est ce que cela te correspond ? Et, à ton tour, comment vois-tu Opé Smith ? LS : Alors là (rires)… Je pense que ça me correspond tout à fait. On est amis et on commence à bien se connaître. Opé, c’est là première personne de ma bande, que j’ai connue. Je l’ai rencontré lors de ma première scène soul, en 2005. C’était à la soirée Génération Soul, personne ne savait qui j’étais. Et là, il y avait Cyril (aka Opé Smith, ndlr) que je ne connaissais pas encore mais qui n’arrêtait pas de me sourire et me donnait cette incroyable pêche. Ce n’est que quelques semaines plus tard que je l’ai rencontré, pour le show “100 voix”. Je suis bluffée par sa musicalité, vocalement j’ai toujours été fan et pour l’avoir vu évoluer progressivement, je pense qu’il va devenir très très dangereux !

Alors Opé ? OP : C’est gentil, ça fait plaisir de voir qu’elle apprécie ce que je fais artistiquement. Car je sais qu’elle me le dirait si un truc ne lui convenait pas ! Donc oui, très content ! LS : Oui, nous sommes complètement hyper contents (rires) !

Qu’est ce qui vous rapproche musicalement et qu’est ce qui vous éloigne ? LS : Ce qui nous rapproche, c’est ce qu’on va faire le 11 décembre (rires). Ce qui nous éloigne c’est ce qu’on fait chacun de notre côté. Par exemple, moi, je fais de l’électro avec Third Shot… OS : A l’époque j’avais un groupe, Soul Majestic. Ca date d’il y a 15 ans et c’était assez éloigné de ce que je fais là. J’étais dans une vibe soul/RnB caribéenne. Là, avec la soul pure, type Ray Charles ou Otis Redding, je me rapproche vraiment de Lisa. Disons qu’au niveau des univers, elle est plus branchées 50’s-60’s, et moi, 60’s-70’s.

Pour ce qui est de vos albums solos respectifs, où en êtes-vous ? Car si l’on regarde les flyers de l’événement du 11 décembre, on remarque une esthétique très “soul vintage”… OS : Oui, c’est carrément notre identité, ce projet nous ressemble à 110%. L’affiche colle vraiment bien à notre univers. LS : Pour ma part, il n’ y a pour l’heure aucun véritable projet d’album solo. Les chansons que j’ai faites sont seulement destinées à la scène. Pour réaliser un album tel que je le voudrais, il faudrait de gros moyens, et pour l‘instant, je n’ai pas ces moyens, ni le temps requis pour faire aboutir un tel projet. Actuellement, je fais vivre mes chansons sur scène. D’ailleurs, la personne avec qui on fait les arrangements, David Lamy, est un batteur (Let’s Get Together, Third Shot, That’s Soul…) qui a l’habitude de collaborer avec nous deux. Donc cela apporte encore plus de cohérence au spectacle car nos deux univers musicaux sont ainsi vraiment réunis, malgré les spécificités de chacun.

Depuis quelques années, la tendance est vraiment au vintage, en Soul notamment avec des albums comme ceux de Raphael Saadiq, Duffy, Amy Winehouse, Oncle Ben… Vous n’avez pas peur que cela soit perçu par le grand public comme une démarche opportuniste ? OS : Personnellement… Je n’en ai rien à faire (rires) ! LS : C’est exactement ce que je voulais dire (rires) ! OS : Pour les gens qui ne nous connaissent pas, il vont nous découvrir ainsi, et s’ils sont un peu malins, ils verront qu’on n’a pas commencé par opportunisme. Et pour ceux qui nous connaissent déjà, ils ne seront pas surpris. LS : Enfin, il peut y avoir des surprises le 11 décembre prochain…

Pensez vous néanmoins que d’autres ont profité de la vague, justement par opportunisme ? OS : J’espère oui ! C’est génial que tout le monde veuille faire de la soul, si le paysage musical devient soul c’est super, c’est pas le genre musical le plus repoussant (rires) !

En effet, il y a pire. Le public a l’habitude de vous suivre au Bizz’art pourquoi avoir choisi la Scène Bastille pour votre concert ? OS : En ce qui me concerne, on me connaît plus au Reservoir, à travers, “That’s Soul”, notamment. C’est la scène sur laquelle je suis en “résidence”, depuis cinq saisons. Puis il y a l’Opus (devenu le Bizz’Art, ndlr) que j’ai effectivement beaucoup fréquenté lors des Soulissime ou Sankofa Soul Contest auxquels j’ai participé. LS : De mon côté, j’ai également fait plusieurs scènes au Reservoir, mais effectivement, le Bizz’art est celle où l’on me rencontre le plus souvent. OS : On va dire que La Scène Bastille est une zone neutre choisie par Kayz (rires).

Donc si on reprend tout, des scènes multi artistes pour démarrer, aujourd’hui, une scène à deux… La suite logique serait donc une scène solo pour chacun de vous ? OS : Oui, je vais faire de la scène avant de sortir mon album. Tu sais, j’ai à nouveau regardé “Ray”, il y a deux jours. Et je voudrais tellement que ma vie soit ça ! LS : Dans les années 50-60, il y avait souvent des tournées multi-artistes. C’étaient des tournées par « écoles » ou familles d’artistes : Muddy Waters, Etta James… Au regard des actuelles difficultés de l’industrie musicale, la scène est une des solutions.

On risque donc de vous revoir ensemble sur vos futurs projets respectifs ? LS : Oui, c’est inévitable ! OS : Nos carrières seront forcement liées. Du coup cela me paraîtrait bizarre, si chacun faisait ses trucs dans son coin…

En fait, vous avez les avantages d’un groupe sans les inconvénients ? OS : Oui, c’est exactement ça. LS : On est une sorte de crew. C’est le principe de penser pour soi mais aussi pour les autres membres du groupe. On a multiplié les chances d’être ensemble, et ce même si on se lance en solo. OS : Justement, le fait d’être en solo, ça crée encore plus d’occasions d’être ensemble.

Dernière question, aura-t-on le droit à des chorégraphies aussi bien ficelées qu’avec Oncle Ben ? Et toi, Lisa, mises-tu aussi un peu sur la mise en scène ? OS : On m’associe à la danse suite à mes concerts avec Oncle Ben (Opé Smith est choriste de Ben L’Oncle Soul, sur son actuelle tournée française, ndlr), alors qu’à la base, je suis un chanteur (rires). Enfin, voilà, il faut prendre les compliments tels qu’il viennent (rires) ! Dans le nouveau show de Ben, Ulrich et moi avons un moment où l’on peut chacun s’exprimer en solo. LS : J’ai une grande passion pour la danse, car à l’âge où j’ai choisi d’être chanteuse, j’aurais aussi bien pu continuer la danse. Mais là, je suis chanteuse et je mise plus sur les textes et la voix !

Et bien, merci à tous les deux et on se donne rendez-vous le 11 Décembre, à La Scène Bastille !