Loin de moi l’idée de passer pour un mec qui dénigre le travail de la génération actuelle (que je n’hésiterai pas à mettre à l’honneur prochainement à travers l’un ou l’autre album qui m’a marqué), il n’empêche tout de même que j’en reviens toujours vers mes albums « masterpiece », que je vous avais joliment décris dans ma précédente classic-chronique sur « My Name Is Joe ».
Aujourd’hui, je m’attaque à un autre monument du R&B game : le seul et unique Usher Raymond IV. En plus de porter le titre officieux de Raymond le plus hot de la terre (acquis de justesse devant Raymond Domenech), le gars est sans aucune contestation possible l’un des plus grands porte-étendards du R&B du 21ème siècle. Parce que oui, avant de faire des featuring douteux avec cette calamité en costume Celio nommée Pitbull ou d’alimenter la presse people avec ses histoires de maladies vénériennes, Usher a longtemps été le premier argument à faire valoir pour le R&B. Beaugosse, excellent interprète, danseur hors-pair, acteur à ses heures perdues : le mec excellait dans tous les domaines et était acclamé par tous, que l’on soit fan de R&B ou non. Mais pour déterminer le moment d’apogée de sa carrière, cette période où son mojo était encore plus chaud que les backstage de Jodeci après un concert, il faut incontestablement parler de l’album « Confessions ».
Osons dire les choses clairement : une personne qui se dit fan de R&B est obligée d’avoir cet album dans sa discographie. Difficile de ne pas l’avoir de toute façon : avec plus de 20 millions d’exemplaires à travers le monde, Confessions reste (et restera certainement) son plus grand succès commercial. Mais quand on s’intéresse à l’industrie de la musique, on sait que bien souvent, les plus gros succès commerciaux ne sont pas pour autant les meilleures réalisations musicales. Dans ce cas-ci pourtant, il est très probable qu’on ait assisté à une belle exception. A titre personnel, « 8701 » (sorti en 2001) est tout aussi bon, voire meilleur que « Confessions » (on parle quand même d’un album épique où se trouve U Remind Me, U Got It Bad, U Don’t Have To Call, Twork It Out, U-Turn…). Après, c’est ma sensibilité qui me pousse vers cette conclusion. Mais ici, même si je me laisse aller dans un certain parti pris (peut-être que certains kiffent vraiment Pitbull ? Non, je déconne), je me dois quand même d’exprimer la réalité de la majorité et du marché ! Et « Confessions » mérite de toute façon ce focus, ne fusse que pour toutes les récompenses qu’il a glanées.
1. Intro
2. Yeah! (ft. Lil Jon & Ludacris)
3. Throwback
4. Confessions (Interlude)
5. Confessions Part II
6. Burn
7. Caught Up
8. Superstar (Interlude)
9. Superstar
10. Truth Hurts
11. Simple Things
12. Bad Girl
13. That’s What It’s Made For
14. Can U Handle It?
15. Do It To Me
16. Take Your Hand
17. Follow Me
18. My Boo (ft. Alicia Keys)
19. Red Light
20. Seduction
Sorti en 2004, Confessions a réuni une équipe tellement forte qu’elle en ferait rougir les Golden State Warriors : L.A. Reid, Jermaine Dupri, Jimmy Chan & Terry Lewis, B. Cox, Just Blaze. Rien que ça ! Sans compter que Lil Jon a amené sa petite touche crunk sur le titre phare de l’album pour s’assurer qu’on ait là le banger ultime qui va permettre à Usher d’aller toucher plus que le public R&B habituel. Sur le papier, tout était réuni pour que l’on obtienne un album de haute volée. Mais il y a un monde entre la théorie et la pratique, et réussir dans l’un ne garantit pas le succès dans l’autre.
Pour s’assurer que tout ça ne résulte pas en une belle promesse non tenue, il fallait un concept solide, et c’est sur « l’intimité » qu’Usher a construit toute l’identité de l’album. Avec « Confessions », comme son nom l’indique, l’idée était de se mettre complètement à nu et lever tous les tabous entre lui et les fans. Bon, on ne va pas faire genre, tout ça ce n’est que du blabla marketing. A aucun moment j’ai eu l’impression d’en apprendre plus sur l’artiste, d’autant plus que les chansons racontant des histoires sont toutes scénarisées. Après, c’est pas important, puisqu’à l’arrivée on a un album parfaitement équilibré, navigant tour à tour entre banger, balade, slowjam et single en puissance, réalisé à la perfection.
Justement, il est temps de se pencher sur le contenu et voir ce qu’on trouve à se mettre sous la dent dans cet album. Sincèrement, lancez vous après un jeûne intégral de plusieurs jours. Il y a beau y avoir 17 morceaux (20 dans l’édition deluxe), il n’y a absolument rien à jeter. Pour ma part, je vais quand même essayer de faire la part des choses et de sortir seulement 5 morceaux, comme d’habitude, mais j’mériterais une récompense tellement la tâche est ardue.
Pour écrire ces lignes, j’ai ressorti l’album en format CD et je l’ai écouté en boucle pour laisser l’inspiration venir, comme je fais toujours en fait. Mais étonnamment cette fois, j’me sens un peu « peiné » (pas les pâtes hein) au moment d’arriver à la fin. Parce que j’percute seulement maintenant que la carrière d’Usher a vraiment pris du plomb dans l’aile au fil des années, alors que le mec a tout le talent nécessaire pour s’affirmer en tant que King du royaume. Reviens nous Raymond bordel, arrête tes conneries et remet toi à faire du VRAI R&B comme tu sais le faire, stp ! Dans tous les cas, on attend vos réactions sur la chronique, en espérant que vous ayez adhéré !
Love sur vous,
Osman