Pour cette 2ème mini-chronique je souhaite rendre hommage, à ma manière, à Prodigy, une des 2 légendes de Mobb Deep, qui nous a quittés le 20 juin dernier.
Je vais pas vous faire chialer, pas faire de grands discours sur sa personne ou l’impact de ses oeuvres sur des milliers de jeunes car tous les amoureux du Hip-Hop savent, et ont eu un pincement au coeur quand il est parti, c’est suffisant.
Je vais pas faire dans le pathos donc, mais dans l’ethos, réveillant votre curiosité pour (ré-)écouter sa Musique, car c’est pour ça qu’on est tous ici : La Musique.
Avant tout, sachez que j’aime tout ce que P a fait, vraiment, certains projets plus que d’autres bien sûr.
J’en ai sélectionné 5 pour vous. 5 dont je ne peux pas me passer…
Prêt(e)s ?
Je vous tends la main, tendez-moi l’oreille…
Sans surprise, The Infamous (1995) & Hell on Earth (1996) sont mes favoris. Je n’arrive pas à les départager et pas besoin de le faire… j’apprécie les touches de Q-Tip sur le premier, le travail d’auto-prod totale sur le deuxi§me.
J’applaudis la sélection des guests et leurs assurances sur les 2 (Nas, Raekwon, Noyd, Method Man…), ce sont des albums montés avec les tripes, faits de façon vraie. Certes, c’est du Hardcore, du Gangsta Rap, ça parle de drogues, de violences, ça peut effrayer, mais c’est construit avec une telle conscience, une telle théatralité, un tel amour que chaque titre, en plus de vous faire bouger la tête, devient un instantanné, une photo de ce qui entoure ces 2 jeunes artistes de New York (surtout de Queensbridge) à l’instant T.
Vous écouterez des histoires sur des coups de pianos et des samples magisTROP bons !
Je vous garantis que c’est un morceau = un classique !
Tout le monde connaît Shook ones & Drop a Gem on ’em alors je vous invite à checker Animal instinct & Eye for an eye, comme ça, pour mettre le pied à l’étrier.
Mon 3ème choix, les connaisseurs s’attendent surement à Murda Muzik (1999) qui contient aussi un nombre de perles hallucinant…
Mais je vais le laisser sur le côté, et Infamy (2001) aussi pour vous parler de Amerikaz Nightmare (2004) qui n’a pas eu des critiques mirifiques… pourtant, je l’adore, j’adore à la fois la puissance de ses hits orientés clubs Got it twisted (6 secondes de She blinded me with science transformées en Hood anthem) & Real gangstaz avec le King of Crunk Lil Jon, et les bonbons cognants Win or lose & Throw your hands… j’aime Real ni**az qui sonne comme un produit de Rick Rubin et Dump avec Nate Dogg que je trouve d’une superbe efficacité…
Pour le reste du duo, Blood Money sorti en 2006 sur G-Unit et The Infamous Mobb Deep (2014), il y a de bons tracks mais les ambiances sont moins entraînantes. C’est un peu plus “léger”. Comme extraits, prenez Pearly gates avec 50 Cent sur le premier et Legendary avec Bun B & Juicy J, sur le deuxième…
Pour les 2 restants, je me devais d’abord de proposer son premier solo, H.N.I.C (2000), juste parce que c’est aussi un classique qui a inspiré tant de talents (Kendrick Lamar & Wiz Khalifa par exemple), parce que je parie que juste l’intro vous motivera à TOUT écouter et parce que vous trouverez quelques réponses sur sa maladie sur You can never feel my pain… Ce disque est immense, sur beaucoup d’aspects, et pour nous, et pour le rappeur à l’époque.
Three & Veteran’s Memorial… WOW ❤
Mon dernier sera son album commun “one MC, one beatmaker” avec son ami The Alchemist sorti en 2013 : Albert Einstein (rappel à son prénom, Albert). TROP de choses à dire encore, alors je vous assure bêtement que les “instrumentals” sont aux petits oignons, le thème est noir mais il y a beaucoup de lumières gráce aux participations de Marciano, Domo, Bronson & Raekwon et au travail de mix du producteur. C’est comme du cinéma, et c’est les sensations qu’on trouve depuis le début avec lui, c’est donc plaisant de retrouver celles-ci ici.. si si.
Pour vite finir, il est important de savoir que P a passé sa Vie en Musique, il est né dans une famille de musiciens, il a démarré sa carrière à 16 ans en enregistrant pour la B.O du film culte Boyz N The Hood (que je vous conseille vivement) et il a été soutenu dès le premier album de Mobb, par Large Professor & DJ Premier, des pointures de l’époque qui bossaient avec GangStarr, Pete Rock, A Tribe Called Quest et Heavy D… c’est dire la confiance et l’espoir placé en lui, à 18 ans à peine !…
Je pense qu’il n’a pas déçu. Sacré Monsieur !
PS : Pour entrer dans leur monde par les voies R&B, passez par leurs collaborations avec Monica, avec 112 (et 113 aussi… mais pas 114…), avec Mary J.Blige, Miss Jones, Mariah Carey et même… Kayna Samet !
“Take these words home and think it through or the next rhyme I write might be about you !”
Rémy.