Après plusieurs mois de spéculations, de rumeurs, mais aussi de teasing, le voici, le très attendu 11e album de Janet Jackson.
Unbreakable. Je ne peux m’empêcher de me dire que c’est un hommage à son frère, dont l’album Invicible, le dernier de son vivant, débutait par un morceau intitulé… Unbreakable.
Il faut être honnête. Après tant d’attente (7 ans depuis la sortie de Discipline), mon niveau d’exigence était très élevé. L’annonce de la collaboration avec Jimmy Jam et Terry Lewis laissait présager à certains un retour aux sources, un retour influencé par ses premiers opus. Pour ma part, j’espérais plutôt un album de la même veine que The Velvet Rope.
Quasi impossible me direz-vous.
A l’écoute du premier single, No Sleeep, et surtout la version avec J. Cole, je m’attendais à un album connoté un peu plus R&B. Un peu plus urbain.
Certains disaient qu’il n’avait pas l’étoffe d’un premier single. Et pourtant, il est devenu son single le plus longtemps classé dans les charts, dépassant I Get Lonely sorti en 1998.
Les deux titres à être dévoilés par la suite furent Unbreakable et BURNITUP! avec Missy Elliott. Deux titres complètement différents l’un de l’autre mais j’adhère tout de suite aux deux. Déclaration d’amour pour ses fans pour Unbreakable et club banger pour BURNITUP!.
Je me dois d’être honnête. A la première écoute de Unbreakable, je n’ai pu m’empêcher d’être un peu déçu, j’avais peut-être mis la barre trop haut.
Je devais donc oublier The Velvet Rope et entrer un peu plus dans ce nouvel album et participer à la conversation (avec son fameux #ConversationsInACafe) que Janet a souhaitée avoir avec ses fans.
La tâche n’a pas été difficile. Dès la deuxième écoute, je me suis laissé emporter par Unbreakable.
Divisé en deux parties, Unbreakable se révèle finalement être un album efficace, solide et probablement un des meilleurs albums R&B de cette année. Et surtout, il fera sans doute oublier les semi-échecs commerciaux (injustifiés au demeurant) de 20 Y.O. et Discipline.
Avec Dammn Baby, Janet propose un titre énergique, contemporain, et sample même un passage de I Get Lonely dans le bridge (“Gonna break it down / Break it down / Break it down”).
La tonalité de sa voix dans The Great Forever fait étrangement penser à Michael. Titre accrocheur dans lequel elle demande pourquoi son mariage avec le milliardaire Wissam El Mana et sa possible reconversion à l’islam fait couler tant d’encre (“I don’t see why loving someone or what I do seem so radical to you / What you think doesn’t mean nothing at all / Doesn’t change who I am”).
Après le rappel à The Velvet Rope dans Dammn Baby, Janet se remémore dans Shoulda Known Better sa révolution de Rythm Nation, sorti 26 ans plus tôt : “Rhythm Nation was that dream / I guess next time I’ll know better”.
Le titre est très pop et efficace. On l’imagine parfaitement sur scène avec la foule en liesse. Elle y chante certes ses regrets mais il reste néanmoins un morceau plein d’espoir.
Après ces uptempo, place à LA ballade de l’opus… After You Fall. Finis les susurrements, sa marque de fabrique sur ses précédents albums, la voix de Janet est ici claire et posée. Avec de simples notes de piano, After You Fall est émouvant et on imagine quelques larmes couler sur ses joues lorsqu’elle le chante sur scène. Simple mais touchant. Janet a réussi à me transporter.
Enfin, la voici la chanson dédiée à son frère… Broken Hearts Heal. Je dois l’avouer, je m’attendais à avoir un titre plus mielleux, plus larmoyant, pour ce premier hommage. “It was in summer that you left me / The fall and winter never felt so cold / And Lord knows words can never express it / Life feels so empty I miss you much”. Mais au final le morceau est empli de soul et plein d’espoir. Elle s’adresse également à Michael : “Inshaallah see you in the next life”.
Avec Night, Janet propose un des titres les plus uptempo de l’album, très pop certes mais les arrangements et les instruments choisis sont parfaits. Une de mes préférées.
La seconde partie de l’album débute avec Dream Maker / Euphoria et 2 Be Loved, pleins de bonnes intentions (“Wish I could create a perfect place / Without Jealousy, abuse or hate” pour Dream Maker / “I want you 2 need me / Share love with you / Till the end of time / Cause everybody needs 2 be loved” pour 2 Be Loved), mais j’accroche peu à ces 2 morceaux.
Le titre suivant, Take Me Away, conviendrait parfaitement aux radios pop, grâce à ses sonorités électro-rock, mais tout comme les 2 titres précédents, je suis peu convaincu. Cette seconde partie de l’album me captive décidemment moyennement pour l’instant.
Heureusement, l’interlude Promise me fait renouer avec l’album. La chanson complète se trouve sur l’édition spéciale Target et sur la version japonaise et je regrette vraiment qu’elle ne l’ait pas incluse sur la version internationale. Très jolie ballade.
Suivent Lessons Learned et Black Eagle qui sont également deux belles ballades, avec un univers épuré et indéniablement poétique pour le second titre.
L’aigle noir est d’ailleurs illustré sur la pochette de l’album (avez-vous fait attention à sa bague ?) et sur le CD lui-même.
L’avant-dernier titre, Well Traveled, aurait pu parfaitement être le dernier titre de l’album, une sorte de réponse à Unbreakable (“The World Keeps Calling Me / At home people embrace me as a friend / And I’m loving all the energy”).
Mais Janet a décidé de clore l’album avec un morceau énergique, Gon’ Be Alright, digne d’un titre de la Motown et qui rappelle Sly The Family Stone… qu’elle avait samplé dans Rhythm Nation.
Alors, même si Unbreakable n’atteint pas le classic The Velvet Rope, et passée la légère déception de la première écoute, il n’en demeure pas moins un album efficace qui saura ravir les fans et qui démontre que Janet est indéniablement une des rares artistes à savoir parfaitement marier R&B et Pop.
Elle a su proposer un album différent de ce que j’attendais mais c’est peut-être ça qui fera son succès.
The Queen is back and she’s definitely Unbreakable.
Note du rédacteur : 4,5/5.
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Super review ! 😀
Tu as fait un excellent travail, félicitations 😀