Dans la deuxième moitié des années 80, alors que le funk commence doucement à s’épuiser un nouveau genre musical va faire son apparition : Le New Jack Swing.
Ce nouveau style musical (également appelé Swing Beat) est un mélange de Hip Hop, jazz et funk et se caractérise par des chansons dansantes agrémentées de rythmes Hip hop (avec une caisse claire très marqué) et mais également des ballades.
On en attribue communément sa création à Teddy Riley en 1987 (album « Make it last Forever » de Keith Sweat) qui le popularisera grâce à ses productions (Bobby Brown, Johnny Kemp, Today, Jane Child, SWV etc..) mais également le groupe Guy qu’il forme avec Aaron Hall et Timmy Gatling (qui sera remplacé par la suite par Damion Hall).
Cependant, au risque de choquer certains puristes, j’adhère à l’idée que Terry Lewis et Jimmy Jam pourraient également en revendiquer la paternité dès 1986 avec l’album « Control » de Janet Jackson et notamment les titres Nasty, Control et The Pleasure Principle.
Le terme « New Jack Swing » nous provient de Barry Michael Cooper, journaliste au Village Voice et scénariste du film New Jack City (1991). A noter qu’il s’agit également du nom de la société de production de Teddy Riley.
De 1987 à 1993, le New Jack Swing va se propager et connaitre un succès fulgurant aux USA et de nombreux chanteurs et groupes vont débuter ou se lancer dans cette mouvance. Parmi les plus prestigieux nous retrouverons notamment Michael Jackson et son album Dangerous (ou l’on retrouve le travail de T. Riley), Keith Sweat, Jodeci, Boyz II Men, Hi-Five, Troop, R Kelly, Mary J Blige, TLC, Bobby Brown, Mint Condition, En Vogue, ou encore BBD (groupe composé de Michael Bivins, Ricky Bell et Ronnie DeVoe, tous les trois membres également des New Edition comme Bobby Brown, Johnny Gill et Ralf Tresvant) et beaucoup d’autres.
On retrouve également son influence dans de nombreux films et programmes télévisés de l’époque tels que SOS Fantomes II (avec le single On Our Own de Bobby Brown), Boomerang, House Party ou les séries Le Prince de Bel Air et Campus show. Des émissions musicales tels que Soul Train ou The Arsenio Hall vont aussi contribuer à son succès.
En France, ce mouvement ne sera que très peu relayé par les télés et radios. Et excepté le groupe Tribal Jam, Hasheem et peut être quelques titres de Kova Réa il est bien difficile d’en trouver des traces.
Les années 94 et 95 marqueront un tournant dans le mouvement New Jack Swing qui connaitra ses derniers gros succès avec les TLC, Soul For Real, Jodeci, Blackstreet ou encore Total, mais également les prémices de son déclin avec la nouvelle hégémonie du Hip Hop Soul et surtout de la Nu Soul des D’angelo (Brown Sugar), Erykah Badu et autre Maxwell. Ces derniers prendront la relève et amèneront le public vers des morceaux plus Soul et le vers le R&B moderne…
Si vous souhaitez vous replonger dans cette merveilleuse époque… Ressortez casquette, starter, air Jordan et baggy… et direction notre Playlist Back2Basics, spéciale New Jack Swing !!!!