In My Mind, chronique de l’album de BJ The Chicago Kid

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L’année 2016 a été une année florissante au niveau sorties R&B, et même si elle ne s’est pas encore écoulée (on a encore deux mois de good music qui nous attendent !), on peut déjà établir quelques constats. Entre les main event qui ont su (ou pas ?) confirmer les énormes attentes qu’ils ont suscité (Maxwell et Frank Ocean, avec respectivement blackSUMMERS’night et Blonde), et les têtes d’affiches habituelles qui ont fait en sorte d’être encore de la partie (Anthony Hamilton et son excellent What I’m Feelin, Usher qui a sorti Hard II Love, les 12 nights of Christmas de R. Kelly (qui arrive largement avant le sapin pour le coup)), on trouve quelques freshmen qui se sont lancés dans le grand bain, et franchement, il faut avouer que certains d’entres-eux ont réussi à accoucher d’un projet qui va peut-être leur permettre de faire le bonheur de plus d’un fan de R&B. Parmi ceux-ci, on peut citer Anderson .Paak (future légende, Osman vous le dit !), dvsn, Ro James, et le magique Gallant, que la team SoulRnB a eu la chance d’interviewer pour vous il y a quelques mois.

Wait ! J’ai oublié quelqu’un, et pas des moindres : BJ The Chicago Kid.
Alors sincèrement, il faut qu’on m’explique, pourquoi on parle si peu de son magnifique album In My Mind ?
Ok, j’admets que c’est assez galère de sortir son nom régulièrement (vous imaginez le temps que vous perdez à répéter « BJ The Chicago Kid » ?). Mais je peux vous le garantir, ce qui n’est pas une perte de temps, c’est d’accorder l’heure nécessaire à l’écoute du petit bijou qu’il nous a délivré en guise de second opus.
(Le premier, Pineapple Now-Laters, est sorti en 2012 et est passé totalement inaperçu).

bj-the-chicago-kid-in-my-mind-album

L’artiste de 31 ans a été découvert par le grand publique en tant que featured artist sur le hit de Schoolboy Q, Studio. Presque 2 ans après, le natif de l’Illinois nous a donc délivré In My Mind, sorti le 19 février 2016. Pourquoi donc s’attarder sur un album qui remonte aussi loin dans l’année ?
Car notre rôle chez SoulRnB est de faire en sorte que la bonne musique ne passe pas inaperçue, et on prend notre rôle très à cœur 🙂 So, let’s focus !

1. Intro
2. Man Down (ft. Buddy & Constantine)
3. Church (ft. Chance The Rapper & Buddy)
4. Love Inside (ft. Isabella)
5. The Resume (ft. Big K.R.I.T.)
6. Shine
7. Wait Til The Morning (ft. Isa)
8. Heart Crush
9. Jeremiah/World Needs More Love (ft. Eric Ingram)
10. The New Cupid (ft. Kendrick Lamar)
11. Woman’s World
12. Crazy
13. Home
14. Falling On My Face
15. Turnin’ Me Up

L’album est composé de 15 tracks, où on voit parfois Bryan Sledge, de son vrai nom, partager l’affiche avec des artistes accomplis (Chance The Rapper ou Kendrick Lamar peuvent en témoigner). Comme je l’ai fait dans la précédente chronique, je vais essayer de me limiter à 5 chansons pour vous convaincre d’écouter l’opus!

  • Church (ft. Chance The Rapper & Buddy) : « She say she wanna drink, do drugs and have sex tonight. But I got church in the mornin’ » Quoi de mieux que le 1er single de l’album pour vous ouvrir l’appétit? La chanson, en plus d’être excellente, illustre à merveille l’univers de BJ (on va le dire comme ça, ça fait plus court). L’artiste a grandi en étant baigné dans la religion chrétienne, c’est d’ailleurs via le gospel qu’il a commencé à pousser la chansonnette (ce qui se ressent dans beaucoup de morceaux). Quoi qu’il en soit, le track ici représente assez parfaitement le dilemme auquel on a tous à faire face à un moment ou l’autre : subir à la tentation, ou s’en tenir aux engagements qu’on s’est donné ? Dans le cas de l’artiste, difficile à dire ce qu’il a choisi, mais ce qui est sûr, c’est que le 7ème ciel peut être atteint, que ce soit d’une manière, ou d’une autre !
  • Love Inside (ft. Isabella) & The Resume (ft. Big K.R.I.T.) : Je m’étais pourtant promis de faire un choix, mais je n’ai pas pu ! Ces deux titres se succèdent dans l’album, et on a là nos deux « baby making music » que chaque album de R&B digne de ce nom doit posséder dans sa tracklist ! Love Inside est la sensualité à l’état pur, là où The Resume a ce côté plus nasty et terre-à-terre (d’ailleurs, je ne pense pas que ce soit un hasard que les tracks soient mis dans cet ordre là). On passe de la subtilité d’un « I want you to feel the love I have inside me, inside you », à l’audace de « I need a job, can I work your body like it’s a nine to five? ». Vous voyez le genre? Non? Bon, écoutez en compagnie de votre cher/chère et tendre, ça sera plus clair! Définitivement deux tueries de l’album.
  • Wait Til The Morning (ft. Isa) : Plus haut, j’ai écrit qu’on devait tous un jour faire un choix face aux tentations. Eh bien ce son, il s’adresse à ceux qui n’auraient pas dû faire le choix d’y succomber. La chanson raconte comment BJ demande à sa maîtresse de Wait Til The Morning, avant d’annoncer son infidélité à sa petite amie. Comme beaucoup d’hommes dans cette situation, il cherche à réparer les pots cassés, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on se sent entraîné dans l’histoire. L’instrumental, les paroles, les voix off et dialogues, tout y est. Du magnifique travail et de l’émotion, une fois de plus.
  • Heart Crush: Tu cherches la chanson sur laquelle tu vas te laisser déprimer? Ne cherche plus, c’est celle-là. On ne va pas se mentir, la musique, et plus particulièrement le R&B, ont autant cette tendance à illustrer la manière avec laquelle deux cœurs vont s’apprivoiser que celle de décrire comment la magie qui rythmait une relation n’est plus qu’un lointain souvenir… Cette chanson dégage une énorme sensibilité, voir même de la fragilité. Après tout, quoi de plus normal quand on parle d’un amour qui ne peut plus être sauvé ? C’est bien de ça qu’il est question ici, cette situation où les deux protagonistes en ont tellement fait, qu’il n’y a juste plus rien d’autre à faire que de laisser les chemins se séparer. Cette chanson devrait en toucher plus d’un.
  • The New Cupid (ft. Kendrick Lamar) : Terminons cette chronique sur un morceau plus jovial. Attention, je pèse mes mots, et je parle bien de jovial, et non de positif, il faut nuancer ! Jovial car l’air incite au sourire (et le clip aussi d’ailleurs), et ce en dépit du sujet traité. En effet, BJ décrit avec brio l’effondrement du mythe de l’amour, ce concept qui n’existe plus pour une grande majorité de personnes, le délaissant au profit d’histoires sans intérêts où le corps prime sur le cœur. La faute à qui ? Peut-être à ce diable de Cupidon, que plus personne ne trouve. Il a préféré se tirer en boîte plutôt que de tirer ses flèches, le salaud ! Pour en revenir à la chanson, elle sample à la fois Oh Girl de Raphaël Saadiq, et le classique funk des années 70 Mr Big Stuff de Jean Knight. Le résultat est magistral, et pour ponctuer le tout, Kendrick Lamar amène sa petite touche qui fait toujours passer le morceau un cran au-dessus ! La chanson n’est pas là pour tirer la sonnette d’alarme, c’est juste une petite piqûre de rappel qu’on nous fait avec le sourire. La version album contient d’ailleurs un extrait d’un sketch de DeRay Davis, qui illustre avec humour pourquoi l’amour, au fond, c’est compliqué !

Mais compliqué ou pas, l’amour vaut le coup. Donc s’il vous approche, ne le semez pas. Accueillez-le d’abord, et semez-le après! Vous m’avez saisi ? Ok, cool, j’vois que vous suivez toujours !
Du coup, si j’vous dis que cet album, c’est comme l’amour, vous savez ce qu’il vous reste à faire n’est-ce-pas ? Accueillez-le, et partagez-le derrière, vous ne serez pas déçus ! On espère faire plaisir à nos oreilles, et bizarrement, c’est un album qui nous touche le cœur.

Bravo BJ The Chicago Kid (j’devais le dire en entier, pour le final) !

Retrouvez quelques vidéos (amateur) de son concert à Paris début octobre, et n’hésitez pas à nous donner vos réactions.

Osman.

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