On a tous entendu parler de Luther Vandross, mais qui est-il vraiment ? Découvrez-le en lisant l’article.
Naissance
C’est un 20 avril que le petit Luther Ronzoni Vandross Jr. voit le jour, à Manhattan dans l’état de New-York. Luther est issu d’une famille modeste de 4 enfants dont le père, Luther Sr., est un tapissier et la mère, Mary Ida, est une nounou. Le famille Vandross vit dans ce qu’on peut qualifier en France de HLM. Leur habitation se nomme Alfred E. Smith qui a été le gouverneur de New-York 4 fois et qui s’est présenté aux élections présidentielles mais qui a perdu face à Herbert Hoover.
Les Vandross vivent dans le bas quartier de Manhattan, le quartier moins huppé. Leur enfance a été bercée par la musique dès leur plus jeune âge. La musique était synonyme de vie, de joie et de bonne humeur. Les mélodies de la black pop percutaient tous les murs de la maison et se baladaient à leur guise.
Découverte de la musique
Luther Vandross est précoce et découvre pour la 1ère fois la musique à l’âge de 3 ans où on lui offre un phonographe. C’est grâce à celui-ci qu’il apprend, par ses propres moyens, à jouer du piano.
Un peu plus tard, l’apprentissage de la musique de Luther passe aussi par sa soeur, Pat. C’est elle qui l’emmène au Appolo Theater voir des concerts de celles qui deviendront ses idoles, Dionna Warwick et Aretha Franklin. Sa soeur fait également partie d’un groupe, The Crests, qui est connu pour son succès de 16 candles et qui a inspiré son frère pour se lancer dans une carrière musicale.
La vie de jeune homme
Alors qu’il n’a que 8 ans, Luther apprend la mort de son père qui est foudroyé par le diabète. A partir de cet âge là, il perd ses repères et manque de la présence d’un père. A l’école, ses notes ne suivent plus et il se retrouve souvent en échec. A l’âge de 13 ans, il est le seul à encore vivre sous le toit familial et sa mère décide de déménager dans le Bronx. Là-bas, son amour pour la musique grandit et se développe de plus en plus. C’est au William Howard Taft High School, du nom du 27ème président des Etats-Unis, que Luther est devenu un fan absolu de Cissy Houston ou Aretha Franklin. Avec ses amis, ils n’arrêtaient pas de chanter du doo-wop partout où ils allaient, que ce soit dans les couloirs de l’école ou dans la cantine scolaire.
Son appétit pour la musique envahit son espace et sa vie scolaire. Ses notes ne suivent plus et il est sur le point de décrocher mais se ressaisit pour passer de justesse.
Un début de carrière
Fraichement diplômé de secondaire en 1969, c’est à l’université que sa carrière prend forme, petit à petit. Luther s’en va pour le Western Michigan University , au Kalamazoo. C’est là qu’il monte un groupe avec ses amis qu’ils appellent Listen my Brother avec notamment Carlos Alomar qui deviendra plus tard le guitariste de David Bowie. Le groupe connait un petit succès et Luther Vandross vend même une de ses compositions en 1972, Everybody Rejoice (A Brand New Day), qui sera joué à Broadway dans la pièce Wiz ainsi qu’au cinéma pour le film. Malgré les royalties qu’il perçoit, ce n’est pas assez pour vivre et il est contraint à avoir des “jobs de jour” tout en poursuivant sa quête musicale. Il arrête également la fac après 2 semestres catastrophiques où il a négligé les cours au profit de la musique.
La roue commence à tourner
C’est en 1974 que la chance lui sourit enfin. Le petit coup de pouce lui sera donné par son ami Carlos Alomar qui fait partie des guitaristes de David Bowie et qui l’appelle pour un enregistrement de ce dernier. Fort de ses talents de choriste, il donne des conseils d’arrangements vocaux à son ami Carlos. Ce qu’il ne sait pas c’est que David Bowie lui-même a entendu ses conseils et ils les trouvent fantastiques. C’est comme ça qu’il l’embauche en tant qu’arrangeur des voix de choristes pour son album Young Americans et que Luther fera partie de la tournée de David Bowie. On peut même retrouver la voix de Luther Vandross sur le morceau Fascination de l’album.
Etre aux côtés de David Bowie a aidé Luther Vandross à se créer un réseau avec ses propres contacts. La première personne importante qu’il a rencontrée grâce à David a été la chanteuse et actrice Bette Midler. Grâce à elle, il se retrouve à faire les arrangements et les choeurs pour elle tout d’abord et puis pour des artistes tels que Chaka Khan, Ringo Star, Barbra Streisand ou encore Donna Summer.
Les 1ers albums en groupe, les 1ères désillusions
Fort de son expérience auprès de grands artistes, Vandross décide de monter son propre groupe qui signe pour Cotillion Records et qui se compose de Anthony Hinton, Diane Sumler, Theresa V. Reed et Christine Wiltshire. Le groupe s’appelle Luther et sort des singles tels que It’s Good for the Soul ou encore Funk Music is Part of Me. Malgré le succès des singles, leurs 2 albums, Luther qui sort en 1976 et This Close to You qui sort l’année suivante, connaissent un flop commercial.
Pour ne pas manquer d’argent et après ses 2 albums qui ont fait un échec, Luther écrit et interprète des jingle pour des chaines de fast-food comme KFC ou Burger King. En parallèle, il continue de faire les voix pour les choeurs d’artistes comme Quincy Jones ou Patti Austin.
Se relever pour mieux avancer
Alors qu’il est dans l’industrie depuis plusieurs années, Luther n’a toujours pas sorti un album solo. L’histoire dit que c’est à cause de son envie de garder un contrôle total sur le processus d’enregistrement. Mais la vraie raison est qu’à cette époque, le disco était à la mode et il envahissait l’industrie du disque tel un tsunami musical qui emportait tout sur son passage. Le choix était simple pour les artistes de l’époque ; faire du disco ou alors “mourir” musicalement. Luther a eu du mal à s’adapter au disco qui ne lui convient pas en terme de paroles. Contre toute attente, en 1980 Luther Vandross décide de prendre tout l’argent qu’il lui reste et de louer un studio où il enregistre plusieurs morceaux. Il prend ceux qui sont les plus aboutis et va voir Epic Records. Là, il convainc tout le monde sur le label et est signé directement grâce à ses nouveaux morceaux aux sonorités disco.
La carrière qui décolle vraiment
En 1981, il sort son album Never Too Much qui est franc succès dans les charts puisqu’il parvient à hisser la chanson éponyme de l’album à la 1ère place du RnB Chart. Les arrangements de l’album sont faits par un ami des secondaires, Nat Adderley Jr. Son album s’est vendu à plus d’un million de copies et il s’est classé 10ème dans les Black Pop Charts.
Avec son 1er album, il obtient enfin la reconnaissance du public et de ses pairs. Il arrive à faire son trou dans le monde musical et il compte bien tenter de le dominer. Dans la foulée du succès de son 1er album, il délivre son 2ème album 1 an plus tard, en 1982 qu’il intitule Forever, For Always, For Love. Avec ce 2ème opus, qui se vend également à plus d’un million de copies, Luther Vandross montre à toute l’industrie qu’il faut compter sur lui, que le RnB à trouver un nouveau porte-flambeau.
1983, l’année de tous les accomplissements
En 1983, Luther connait une année faste. Il sort son 3ème EP, Busy Body qui comme les opus précédents, s’écoule à plus d’un million de copies et s’empare de la tête des charts RnB. Il produit l’album Jump to It de Aretha Franklin qui signe un retour fracassant en remportant des awards et en certifiant son album d’or. Mieux encore, il accomplit un de ses rêves d’enfant en participant à l’album How Many Times Can We Say Goodbye de Dionne Warwick qui a été la principale influence musicale de Luther pendant toute sa vie.
Une affaire privée qui va presque tout ruiner
Entre 1983 et 1986, il sort 3 albums,The Night I Fell in Love, Give Me the Reason et Any Love qui connaîtront les mêmes succès et qui se classeront dans le top des charts RnB. En 1986, Luther prend sa voiture avec un artiste qu’il produit, Jimmy Salvemini et son frère et manager, Larry. Il roule à 45 MPH dans une zone qui est prévue pour 35 MPH et il heurte 2 voitures tuant ainsi Larry. Luther se retrouve sur le banc des accusés mais il s’en sort en payant 630.000$ à la famille Salvemini. C’est l’un des 1ers coups dur pour l’artiste qui cette même année subit le presque flop de son album de reprises The Best of Luther Vandross… The Best of Love, même s’il obtient son 1er Grammy grâce à cet album.
La reprise
Alors qu’il est enclin au diabète, Luther souffre de prises de poids excessives tout au long de sa carrière ce qui le complexe aux yeux des gens. Mais pour vaincre ceci, il utilise son arme préférée, le chant. C’est alors qu’il nous sort en 1991 l’un de ses albums majeurs, Power of Love qui lui vaut le Grammy du meilleur artiste masculin RnB et de la meilleure chanson RnB grâce à Power of Love/ Love Power . L’affaire de l’accident de voiture est derrière lui et les fans sont prêts à le suivre pour de nouvelles aventures.
Une flopée d’albums et de succès
Entre 1993 et la sortie de son album Never Let Me Go et 2002 où sort The Very Best of Love, Luther sort 7 albums dont le fameux Your Secret Love et 7 albums de reprises et de compilations. Pendants ces années, il est occupé par la sortie de ses albums qui se font presque chaque année et par ses tournées. Il devient le chouchou du RnB et enchaîne succès sur succès.
Le clap de fin
C’est en 2002 que la fin s’approche pour Luther. Pendant cette année, il donne son dernier concert pour son The BK Got Soul Tour en compagnie de Angie Stone et Gerald Levert. Son dernier album, Dance with my Father , sort en 2003. Le titre éponyme issu de l’album est une chanson qu’il dédie à son père qui est parti trop tôt. L’album est couronné de succès et il remporte notamment le Grammy de la chanson de l’année et Luther remporte le Grammy du meilleur chanteur RnB.
Mais souffrant de diabète et d’hypertension, Luther subit sa 1ère crise cardiaque le 16 avril 2003, juste après avoir fini l’enregistrement de son dernier album sorti de son vivant. L’attaque a plongé Luther dans un coma pendant 2 mois où il a dû se battre contre une pneumonie et une méningite. Une fois réveillé, il n’était plus le même. Il ne pouvait ni chanter, ni parler correctement et était dans une chaise roulante. C’est d’ailleurs en chaise roulante qu’il accepte son Grammy en 2004 pour son titre Dance with my Father. En acceptant son trophée, il dit au public que “Lorsque je dis au revoir, ce n’est jamais pour longtemps car je crois au pouvoir de l’amour”. Ce sont ses derniers mots que le public retient de lui, Luther nous quitte ce chaud 1er juillet 2005 alors qu’il y règne un froid glacial dans tous les coeurs de fans de RnB lorsqu’ils apprennent la terrible nouvelle.
Le monde de la musique a perdu une de ses étoiles qui s’est éteinte à l’âge de 54 ans laissant une discographie indémodable et riche en musicalité.
0 Comments
Superbe article 🙂