Daylon Alexander, du soir au matin…

La scène R&B américaine regorge de jeunes talents qui ne demandent qu’à être révélés. Parmi eux, Daylon Alexander. Son nom ne vous parle peut être pas encore, pourtant, ce new-yorkais, natif de l’Arkensas, n’en n’est pas à ses débuts. Après avoir partagé la scène avec de grands noms de la scène hip-hop/R&B (Jay-Z, Tyrese, Lyfe Jennings ou encore les Destiny’s Child), l’artiste, auteur et interprète, s’apprête à publier sa deuxième mixtape “Days Of Nights”.

Bien installé dans le salon acidulé de l’Adam Studios, Daylon Alexander s’est confié sur son parcours et ses projets. Rencontre avec un jeune artiste tout aussi chaleureux et malicieux que prometteur…

Bonjour Daylon, comment vas-tu ? Est-ce la première fois que tu viens à Paris ? Salut Soulrnb, je vais super bien, merci ! C’est effectivement la première fois que je viens à Paris et je ne suis pas déçu du voyage, bien au contraire !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Je m’appelle Daylon Alexander, je suis auteur/interprète. Je viens de Little Rock, dans l’Arkansas, où j’ai grandi, mais je vis à présent New York et c’est un grand plaisir pour moi d’être ici en France, à Paris, dans cette superbe ville, vraiment !

Parle-nous de tes débuts, quand as-tu commencé à chanter ? En réalité, je crois que j’ai toujours chanté. Bien même avant de parler, tu vois ces “Mmmh-Mmmh”, je chantonnais tout le temps (rires). Petit, j’étais somnambule et je ne me promenais pas seulement, en dormant… Je chantais aussi ! Ma mère me surprenait souvent… Elle restait là, à m’écouter. Tu sais qu’il ne faut surtout pas réveiller un somnambule ?! L’exemple est un peu amusant mais voilà, je crois que la musique a toujours fait partie de moi. J’ai toujours aimé chanter, j’ai toujours voulu chanter et aujourd’hui, je suis là, en face de toi, pour en parler (rires).

A quel moment t’es-tu véritablement impliqué dans ta carrière ? A quel moment, c’est vraiment devenu sérieux ? Je pense avoir eu le déclic adolescent. J’étais au collège la première fois que je suis monté sur scène, du moins, la première fois que j’ai véritablement chanté pour les autres. On devait être en 1999, par là. J’étais dans cette salle, j’entendais ces collégiens qui chantaient autour de moi et je me disais “Moi aussi je peux le faire”, j’ai donc pris sur moi et je me suis lancé, devant des filles (rires). Après cela, j’ai participé à un concours de jeunes talents, puis j’ai intégré un groupe, en tant que chanteur. J’ai simplement multiplié les expériences pour m’entraîner, travailler et montrer ce que je savais faire. Tout a vraiment démarré quelques années plus tard, en 2003. C’est à ce moment que les choses sont véritablement devenues sérieuses.

Tu as sorti une première mixtape en 2007… Oui, première mixtape avec DJ Enuff (ndlr, Hot 97), qui m’a permis de mettre un pied dans le circuit. C’est mon premier gros projet et c’est ce qui m’a fait connaître aux États Unis.

… Et tu sors bientôt ta seconde mixtape “Days Of Nights”, peux-tu nous en dire plus ? C’est exact et je suis impatient ! J’ai pu travailler avec des DJ du Shady Records (ndlr, label fondé par Eminem) : Peter Parker, DJ Whoo Kid, qui anime la mixtape. Ils se sont vraiment impliqués dans le projet. Je prends tout ça comme une bénédiction, de pouvoir mener à bien mes projets, voyager à travers le monde, tout comme aux States. Tout ceci est vraiment excitant. On devrait la sortir la deuxième semaine de Mars, si tout se passe bien. En tout cas, on le souhaite et on fait tout pour donc… “Stay Tuned”, comme on dit (rires).

(Rires) Pourquoi avoir appelé ta mixtape “Days of Nights” ? Tu constateras qu’on retrouve une partie de mon prénom dans ce titre (rires). Plus sérieusement, le titre indique plusieurs choses. Tu vis le jour… Sans pour autant que tout s’éteigne la nuit. Bien au contraire, c’est à ce moment que d’autres s’éveillent, la nuit est pleine de rebondissements, la nuit les masques tombent, ou, à l’inverse, on devient quelqu’un d’autre. La nuit, c’est aussi la tentation, le freaky (rires) ! Je parle de la vie nocturne dans cette mixtape, de l’aube au crépuscule… Et du crépuscule jusqu’à l’aube. Il s’en passe des choses. Les chansons qui composent la compilation illustrent bien cette idée.

Est-ce que tu as un projet d’album pour la suite ? Oui, bien sur. J’ai préféré sortir une seconde mixtape dans un premier temps car je veux exposer ma musique, m’introduire progressivement sur la scène R&B et je pense que c’est le moyen le plus “simple” et efficace. Je me concentre vraiment sur cette sortie; aussi dans le but de me faire connaître par les pros et donc trouver un label, après quoi, je pourrai vraiment enchaîner avec un album. Là, je n’en suis qu’au début, il faut assurer la promotion de la mixtape, je dois m’entourer des bonnes personnes pour faire mon trou, que tout se mette en place dans les meilleures conditions.

Tu n’es pas seulement chanteur, tu écris tes propres chansons. Dirais-tu que tes textes sont autobiographiques ou au contraire, est-ce que c’est c’est plus une retranscription du monde qui t’entoure ? J’ai effectivement des morceaux très autobiographiques, mais le plus souvent, j’aime capturer des instants de vie, raconter ce que je vois, ce que j’entends. Quand tu écris tes chansons, les textes sont automatiquement très proches de toi, révélateurs de qui tu es, de ta propre vie, sans pour autant que tu les aies écrits pour parler de toi et ton vécu. Les thèmes, les idées te viennent spontanément et tu couches tout ça sur le papier. Maintenant, si tu sélectionnes une poignée de mes chansons et les écoutes bien, tu pourras décrypter le personnel dans certains de ces titres.

Si tu devais définir ta musique ? Mmmh, Soul… R&B… Gospel, toutes ces influences se retrouvent dans ma musique. Je suis quelqu’un d’enjoué, de gai, je peux aussi être plus sexy, ou au contraire spirituel. Je peux être engagé ou ou plus “politique” parfois. Je suis tout ça et ma musique est à son tour le reflet de tout ça. J’ai plein de facettes et je les explore en musique.

Il y a pas mal de downtempos dans ton répertoire : “Slow Motion”, “Daddy’s Home”, par exemple, serait-ce ton domaine de prédilection ? Est-ce que les artistes à “slowjams” sont tes influences premières ? Oui et non. Ce ne sont pas obligatoirement mes artistes favoris, maintenant, c’est clair que je suis très influencé. J’ai grandi au son de Marvin Gaye, qui est vite devenu une référence pour moi. J’ai toujours adoré sa façon d’interprèter, d’incarner même, la musique, avec toute cette âme, cette façon de chanter l’amour, le sexe, et… Tout finalement. Il était vraiment habité par les textes qu’il chantait et on le ressent quand on écoute sa musique. J’aime ces artistes et j’aime chanter avec la même intention, avec autant de vérité. Cela dit, comme je te le disais à l’instant, je reste un artiste multi-facettes, donc j’ai d’autres influences, plus “club”, etc. Mais c’est certain, j’aime définitivement chanter des chansons d’amour.

Et tu te considères comme quelqu’un de romantique ?Franchement ? Ahem… Je suis bourré de romantisme, j’ai de l’amour à revendre et j’aimerais te dire que je suis une personne romantique… Mais je suis si “Goofy” (rires) ! (ndlr, en français : “gauche”, “maladroit”)

(Rires) Quelle serait la bande son idéale, pour agrémenter une soirée en amoureux ? Marvin Gaye c’est obligatoire… Sinon, et tu risques d’être étonnée, je me vois très bien passer du T-Pain, du Drake ou du Kanye West, histoire d’ambiancer un peu la soirée, de faire groover tout ça et danser un moment. Il y a selon moi, plusieurs étapes dans la séduction, tu crées d’abord une ambiance, enjouée, décontractée, tu t’amuses. Pour ensuite passer aux choses sérieuses et placer R. Kelly (rires) ! Puis voilà, quand t’es dans le feu de l’action, ce n’est pas forcément lent, parfois ça déménage, c’est un peu fou (rires) !

Je vois bien que le sujet te plait énormément… Mais je vais à présent te parler de la scène. Tu as partagé l’affiche avec des poids lourds du hip-Hop et du R&B, comme Jay-Z, Tyrese, les Destiny’s Child, comment ça s’est passé ? Joie, pression tout doit s’agiter, non ? Ca oui (rires) ! C’était très impressionnant d’être là, en tournée avec ces grands artistes, des artistes que j’admire qui plus est ! “Daaaamn ! J’y étais man !” (rires). C’est une chance extraordinaire. J’ai vraiment pris ces expériences comme des challenges personnels : ouvrir les concerts d’artistes reconnus et chanter devant tous ces gens. J’ai été au bon endroit, au bon moment, à chanter pour un vrai public. C’est Just Blaze qui m’a permis de participer à certains concerts, ça n’a pas de prix de pouvoir faire ça. J’ai pu gagner en expérience, me confronter directement à l’opinion du public, et enfin être observé par des artistes qui sont là depuis longtemps et ont un oeil avisé. Ca ne m’a rendu que meilleur dans ce que je fais.

As-tu pu rencontrer tous ces artistes ? J’ai rencontré la plupart oui. Bon, j’imagine qu’en me voyant ils se sont demandés (ndlr, il prend sa grosse voix) “Mais… C’est qui lui ?” (rires), mais je suis content qu’ils aient pu découvrir ma musique, c’est important pour moi. Tu vois, par la suite, j’ai par exemple pu me rendre sur le tournage du clip de “Best I Ever Had” de Drake et rencontrer Kanye West (ndlr, Kanye West a dirigé le tournage) ! J’étais assis juste derrière lui, il a du voir comme je ne le quittais pas des yeux d’ailleurs (rires). Je voulais voir comment ça se passe et apprendre plein de choses. Toutes ces rencontres ne signifient pas que nous sommes devenus proches pour autant, mais ça m’a permis d’apprendre, de découvrir, de me perfectionner.

J’ai vu que tu tenais un blog et j’ai cru comprendre que tu aimais beaucoup le cinéma… J’ai notamment lu un post sur le film Alice au Pays des Merveilles qui est sorti l’an dernier… Le cinéma, une autre passion ? Oh oui ! Et il faut savoir que je suis un inconditionnel de Johnny Depp, je m’intéresse à tout ce qu’il fait, j’ai vu tous ses films. Donc quand j’ai appris qu’il jouait dans “Alice au Pays des Merveilles”, j’étais vraiment impatient de voir le résultat. Son personnage est très sombre dans le film, bien plus que dans le roman d’ailleurs, et je l’ai adoré dans ce rôle, il apporte beaucoup au film. J’aime le cinéma en général. Mon film fétiche n’est pas un gros blockbuster mais j’y suis vraiment attaché. Il s’agit de “The Five Hearbeats”, avec Robert Townsend, sorti au début des années 90. Le film relate l’ascension, puis la fin, d’un supergroup de doo-wop, le scénario s’inspire de l’histoire de groupes réels tels que les Four Tops ou les Dells mais aussi la Motown de ces années. Certes, j’aime aussi l’action, les thrillers, etc. mais “The Five Heartbeats” est définitivement mon film préféré.

On est en pleine période de soldes, je ne sais pas si tu aimes autant la mode que la musique ou le cinéma mais as-tu profité de ton séjour dans la capitale pour faire un peu de shopping ? Malheureusement non, je n’ai pas vraiment eu le temps de faire les magasins. Par contre, je n’ai pas pu m’empêcher de prendre les vitrines et la devanture de Louis Vuitton en photo (rires) ! Nous, les américains, aimons vraiment Paris, le design français, la nourriture si excellente, la façon dont les gens sont habillés, le “swag” parisien, j’adore le “swag” (rires) !

Et bien j’espère que tu trouveras un moment pour te faire plaisir (rires) ! Merci Daylon et bon séjour à Paris ! Bien sur ! Merci à vous !

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