Présent sur la scène RnB depuis presque 12 ans, Humphrey est un artiste incontournable qui a su perdurer au fil des années. A la fois auteur et compositeur, il revient cette année sur le devant de la scène avec une mixtape intitulée The Recovery Tape sortie le 16 avril 2014. L’occasion pour SoulRnB.com d’interviewer cet artiste talentueux afin d’évoquer ses débuts ainsi que son parcours remarquable.
Le rendez-vous est pris, nous voici bien installés. Bonne humeur, thé vert et échanges agréables, tous les ingrédients sont présents pour partager un bel entretien musical.
Microphone Check One Two… C’est parti!
Salut Humphrey, comment vas-tu ?
Ça va super merci, je suis en pleine forme, super motivé, à fond dans ma mixtape The Recovery Tape qui vient de sortir. Je suis content car c’est ma première mixtape, c’est comme si c’était un premier album pour moi. Du coup il y a cette fraîcheur du début qui est excitante.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlons un peu de ton parcours en tant qu’artiste. Tu es un artiste qui est présent sur la scène RnB depuis une bonne douzaine d’année maintenant.
Peux-tu nous parler de tes débuts, quel a été le déclic pour toi ? A quel moment tu t’es dit “Je veux devenir un artiste RnB” ?
Je n’ai jamais vraiment pensé au style, ça s’est fait naturellement du fait que j’écoutais beaucoup de musique noire américaine.
Mes débuts sont assez simples, j’ai débuté au sein d’un groupe qui s’appelait Harmony, on était fan des groupes comme Boyz II Men, Take 6, Dru Hill, Jodeci, etc… puis on a évolué sur la scène parisienne dite underground. Ça nous a permis de rencontrer tous les chanteurs qui étaient sur le devant de la scène à l’époque comme Willy Denzey, LS du groupe Afrodiziac, Trait d’Union, le groupe Sweetness composé de Piero Battery, Eric Filet et Stéphane Filet. Au travers de quelques scènes, on a pu se retrouver quelques fois avec ces chanteurs et c’est de cette manière que j’ai appris mon métier de chanteur c’est à dire apprendre à écouter et à chanter en groupe. D’ailleurs, je n’ai jamais pris de cours de chant de ma vie, j’ai tout simplement appris en écoutant et en pratiquant. Plus j’écoute des chanteurs et plus j’apprends des choses sur ma voix. Je suis très inspiré par tout ce que j’entends.
S’en est suivi un très beau parcours avec beaucoup de succès…
Tout a commencé avec le projet Taxi 3 où j’ai été invité par Kore et Scalp pour faire les arrangements vocaux du projet. Ils étaient en Normandie à ce moment-là et m’ont demandé de les rejoindre. J’avais travaillé quelques temps auparavant avec eux sur un morceau pour J-Mi Sissoko et ils ont immédiatement pensé à moi pour ce projet.
Arrivé en Normandie, je me retrouve finalement à faire le premier single de la BO du film. C’était en décembre 2002 et seulement un mois plus tard, en janvier 2003, le morceau se retrouve joué en boucle sur les radios comme Skyrock ou Générations.
Redécouvrez le premier hit d’Humphrey, Qu’est c’tu fous cette nuit avec Busta Flex.
Comment réagit-on face à un succès aussi rapide ?
J’ai toujours gardé une distance par rapport à ça. Je n’ai jamais vraiment observé le côté média ou célébrité. Je me suis toujours demandé ce que vont penser les gens qui écoutent ce morceau qui vient de sortir comme lorsque moi je découvre un nouveau morceau.
Je n’ai jamais essayé d’allumer la radio et d’écouter si un de mes morceaux passait, je crois d’ailleurs que je n’ai jamais entendu un de mes titres à la radio.
Du coup tu ne sembles pas très porté sur la radio ?
Oui c’est vrai, je ne suis pas quelqu’un qui écoute beaucoup la radio du simple fait que je fait partie de cette génération qui allait chercher les CDs à la FNAC. On fouinait dans les bacs et c’est de cette manière que l’on découvrait les artistes. Aujourd’hui, avec internet, c’est génial car il est possible de découvrir des artistes en masse sans même sortir de chez soi.
Je découvrais pas mal d’artistes à l’époque où Générations 88.2 ne passait que de l’inédit, il y a environ 10 – 15 ans.
On remarque que tu as très souvent collaboré avec des artistes de la scène rap français, je pense à Sniper (dont Tunisiano), Busta Flex forcément mais aussi Disiz, Booba, Diam’s ou Rohff. Quelle affinité as-tu avec le rap français ?
Je voyais ça comme de la musique avant tout. C’est comme ce que je voyais aux Etats-Unis où il y avait très souvent des collaborations Rap et RnB. Quand on fait appel à moi pour un refrain ou pour un featuring, je me dis que c’est l’occasion de faire un très bon son.
Est ce pour toi une manière de plus de mettre en avant le RnB français ?
Je n’ai jamais pensé de manière stratégique ou autre. Je me disais “Tel artiste fait appel à moi, j’apprécie ce qu’il fait, maintenant le but c’est de faire un morceau qui déchire.” Ma ligne de conduire à toujours été la même avec tous les artistes, la qualité avant tout.
D’ailleurs, comment se sont déroulées ses collaborations ? Es tu toujours en contact avec ces artistes et plus largement avec la scène rap français ?
Oui toujours en contact. A chaque fois, la connexion se fait par des connaissances communes. C’est toujours par l’intermédiaire d’un ami, ou de l’ami d’un ami qui nous présente et ensuite se rencontre en studio.
J’ai d’ailleurs eu la chance de travailler avec tous les artistes que j’apprécie dans le rap français, il manque à ce jour Oxmo Puccino mais sinon j’ai fait le tour.
Tu as également un beau parcours en tant qu’auteur / compositeur. Tu as d’ailleurs été à l’origine de la composition du titre “Le Droit à l’erreur” d’Amel Bent et même de “Métisse” de Yannick Noah. Il s’agit là de deux titres à grands succès, comment as-tu ressenti cet engouement ? Est ce toi qui as proposé des compositions pour ces artistes, je pense particulièrement à Yannick Noah.
On a fait appel à moi. Le producteur d’Amel à l’époque qui était Anthony Marciano m’appelle pour me dire qu’il travaille actuellement sur l’album d’Amel Bent et qu’il souhaiterait un son un peu “à la Alicia Keys”. Deux heures plus tard, je lui envoie la démo du titre “Le droit à l’erreur” qui n’était pas écrit. Le morceau a été écrit par François Welgryn avec qui je travaille encore aujourd’hui. Ça s’est fait le plus simplement du monde. Six mois plus tard, le morceau était dans l’album et c’était le deuxième single.
Concernant Yannick Noah, c’est un tout petit peu plus compliqué. A la base le morceau était pour Disiz et Yannick était prévu en featuring. Il voulait un morceau un peu Hip-Hop Reggae. Je compose alors le morceau “Métisse”, Disiz pose dessus. La version initiale était un peu plus hip-hop que la version finale. J’apprends que Yannick a adoré le morceau et qu’il va a son tour poser dessus. Six mois plus tard, on rentre en studio avec Yannick, il pose sur la chanson, ça se passe super bien. S’en suit un délai d’environ neuf mois pendant lesquels il ne se passe rien.
A ce moment là, je me dis que… c’est mort. Tout simplement. (rires)
Un jour, le manager de Disiz, Etienne, m’appelle et me dit que le morceau va sortir, qu’il sera dans l’album de Yannick Noah et que Disiz sera en feat. Et voilà comment est sorti le morceau, environ 1 an et demi après qu’il fut enregistré.
C’est un succès qui nous ai un peu tombé dessus car ça a été le morceau le plus joué de l’année 2005 (Ndlr : le single se classe second des ventes dès la première semaine).
J’ai été super content de bosser avec Yannick, car c’est un peu notre “grand tonton” à nous, une figure charismatique donc j’ai été très fier de cette collaboration.
Entrons à présent dans le vif du sujet, tu as sorti le 16 avril, The Recovery Tape, une mixtape de 12 titres en téléchargement gratuit comprenant essentiellement des covers. Je suppose que c’est pour cela que tu as choisi comme nom The Recovery Tape ?
Exact. Il y a en fait un double sens. Ce jeu de mots avec Cover et aussi The recovery car c’est un peu une renaissance pour moi car ça fait un moment que je n’ai pas été sur le devant de la scène donc c’est un peu une renaissance.
Tu nous dis que cette tape est un renouveau pour toi, est-ce que le fait d’avoir interprété quasiment toutes les covers en anglais participe à ce renouveau ?
Cette envie de chanter en anglais a toujours été là, elle était là même avant tous mes projets en français, j’ai toujours chanté en anglais. Pour moi c’est un retour aux sources parce que je reviens à ce que j’aime vraiment c’est-à-dire chanter en anglais. J’adore chanter en français mais l’anglais est ma langue musicale.
C’est naturel pour moi de chanter en anglais car j’ai toujours été influencé par la musique anglo-saxonne, j’écoutais Boyz II Men, Stevie Wonder, Michael Jackson… donc aujourd’hui c’est naturel pour moi de poursuivre mon chemin en anglais. Ça ne veut pas dire que je ne ferai plus de titre en français. (rires)
De manière générale quelle est ta façon de travailler dans l’élaboration d’un titre, est ce que tu fais plutôt ça au feeling ou est-ce que tu réfléchis longuement et minutieusement à toutes les étapes de son élaboration ?
Ça a toujours été au feeling. Par exemple, pour la cover de Katy Perry, je l’ai faite en deux heures, j’ai commencé au piano, j’ai enregistré ma voix puis j’ai habillé le tout. J’ai toujours gardé cette façon de fonctionner tout au long du projet.
Au cours d’une création, on rencontre souvent une première phase de feeling puis on commence à se poser des questions et on rentre dans une phase où l’on réfléchit trop et c’est le piège à éviter.
Le but est de ne jamais quitter le feeling et de toujours rester sur la première vibe.
Découvrez la cover de Unconditionnaly interprétée par Humphrey
De qui t’es-tu entouré pour l’élaboration de tes morceaux ?
Sur cette mixtape, j’ai tout fait seul à part pour le morceau On My Way qui a été réalisé par un super musicien qui s’appelle Moon, c’est un bassiste producteur compositeur avec qui j’ai fait beaucoup de dates récemment.
Est ce que pour tes autres projets, tu étais seul également ?
Non, au contraire, j’adore bosser en équipe et avec plein de personnes différentes. Mais pour cette mixtape, j’ai fonctionné un peu dans l’urgence et le fait de m’entourer de plusieurs personnes entraînait des contraintes de temps. C’est comme si tu te lèves le matin et que tu te dis “je dois partir en vacance, m’évader, là maintenant”, tu n’as pas le temps de prévenir du monde, tu prends ton sac et tu pars tout simplement. C’est comme ça que j’ai fonctionné pour la mixtape, je me suis dis “Tiens, j’ai envie de faire une mixtape” et je m’y suis mis et la voici en ligne depuis le 16 avril 2014.
Comment as-tu choisi les covers ?
Pareil au feeling. Par exemple, pour la cover de Katy Perry, ça s’est fait parce que je suis tombé sur le clip des paroles et j’ai tout de suite accroché sur la chanson. Je n’avais même pas terminé le clip d’ailleurs que j’étais déjà en train d’enregistrer la cover. Ce qui fait qu’au moment où j’enregistrais les voix, j’écoutais la chanson et j’enregistrais. A la fin de l’écoute, j’avais enregistré la chanson. C’est le son que j’ai fait le plus rapidement.
Découvrez la cover de Happy interprétée par Humphrey
D’ailleurs tu as clipé Unconditionnaly et Happy, est ce qu’il y a d’autres clips de prévus ?
Oui je prévois de cliper Fine China de Chris Brown, Do You Remember The Time de Michael Jackson, Still Ray et Missing You qui est une composition, la prod est de Tyneg, un gars de Créteil comme moi.
Aujourd’hui tu fais presque figure d’exception dans la mesure où peu d’artistes Soul et RnB français réussissent à rester sur le devant de la scène dans la durée… A l’instar d’un Usher ou d’une Mary J. Blige, par exemple, qui, aux États-Unis, traversent le temps…
Pourquoi en France, il est plus compliqué de perdurer en tant qu’artiste RnB?
Ce qui est peut être plus compliqué, c’est de rester créatif. C’est valable pour n’importe quel style musical. Ceux qui s’arrêtent, ce sont ceux qui n’ont plus l’envie.
Moi j’ai toujours la même envie qu’il y a 10 ans, la même fraîcheur, je ne me sens pas blasé et c’est une chance.
Qu’est ce qui fait à ce jour la force du RnB en France ?
C’est le talent, les voix. Et ce qui fait la différence, ce sont les chansons. Avec une chanson, c’est là que tu deviens intemporel, que tu touches les gens. Le RnB est une nouvelle forme de variété française parce que c’est français. Et c’est je pense ce qui a fait peur à un moment donné à la variété française, le fait d’avoir des chanteurs qui ne fassent pas de la musique typiquement française.
Je pense qu’aujourd’hui le RnB n’est pas pris réellement au sérieux à cause des paroles qu’on appelle légères mais pour moi c’est un faux prétexte c’est-à-dire que tu peux avoir des paroles simples et toucher les gens ou à l’inverse avoir des paroles très poétiques et ne toucher personne.
En France, j’ai l’impression que les gens n’écoutent pas la musique, j’ai l’impression qu’ils la lisent et je ne suis pas d’accord. La musique c’est un sentiment. Si une personne a envie de dire le truc le plus bateau possible, c’est pas grave, l’important c’est la façon dont il le dit. Pour moi la musique, c’est quelque chose qui doit te faire vibrer, peu importe la langue utilisée. Pour preuve, les gens ne comprennent pas l’anglais en France et sont quand même touchés par la musique donc ça marche et on devrait plus écouter la musique française comme ça sans analyser scrupuleusement les paroles.
A l’inverse, qu’est ce qui fait la faiblesse du RnB français ?
La faiblesse du RnB c’est nous même. Je ne fais pas partie de ceux qui se plaignent de la situation du RnB français. Je pense que tout ce qui nous arrive est de notre faute.
Ce qui manque au RnB ce n’est pas le talent, il est déjà là. Il manque de la productivité et cette mentalité de ne pas attendre des maisons de disques ou des radios, il faut composer.
Avant tout un artiste, ce n’est pas une star, une célébrité. Un artiste c’est quelqu’un qui s’exprime à travers l’art comme le cinéma, la musique, la peinture. Notre travail est de s’exprimer et de créer, c’est la base.
Donc j’applaudis, j’admire et j’encourage tous ceux qui sont productifs.
Désormais, tous les jeudis sur SoulRnB.com, c’est la Question SoulRnB. Je vais donc te poser celle de la semaine dernière qui a torturé presque tout le monde.
La voici : Tu es bloqué sur une île déserte pendant 1 an, et tu as le droit de choisir un seul album Soul ou RnB, lequel choisirais-tu?
Ah oui, j’ai vu passer cette question. (Rires) Je n’hésite pas une seconde et je vais même aller encore plus loin que la question. Je n’ai pas besoin d’un album, je choisi une seule chanson : Sam Cooke – A Change Is Gonna Come.
Si je dois partir avec une chanson et ne plus revenir dans la civilisation, c’est cette chanson là que je prends.
J’ai l’impression qu’elle me suit depuis le début. La première fois que je l’ai entendue, c’était en regardant le film Malcolm X quand j’étais petit, elle passe à la fin quand Malcolm X va se faire assassiner et depuis cette chanson ne me quitte plus.
Sam Cooke – A Change Is Gonna Come (Extrait du film Malcolm X.)
Quels sont les artistes RnB Français que tu suis ? Tes coups de coeur moment.
Déjà il n’y a pas grand chose ni grand monde. On dirait qu’on est trois (rires) et pourtant je sais qu’on est plein de chanteurs mais il n’y a pas assez de projets qui sortent donc on se retrouve à sortir les mêmes noms qui ont beaucoup de talent par ailleurs. Par exemple, Monsieur NOV est un artiste que j’aime parce qu’il est productif, créatif et enchaîne ses projets et c’est mortel.
As-tu un feat que tu rêves de faire ?
Stevie Wonder, ça serait juste sublime. Après il y en a plein, D’Angelo, Raphael Saadiq…
Quels sont tes projets pour la suite ? Est ce qu’un album en préparation ?
Je suis actuellement en train de travailler sur un album pour cette année. Je ne sais pas encore si ça sera un EP ou un album complet.
Le projet sera-t-il entièrement en anglais lui aussi?
Oui, je pense que ça sera entièrement en anglais. Peut-être que quelques titres seront en français. Aujourd’hui je ne me pose plus trop la question, je marche au feeling.
A présent, découvrons un peu plus ton univers musical, qu’est ce que tu écoutes en ce moment? Autrement dit, quels sons peut-on trouver dans l’iPod d’Humphrey?
En ce moment, c’est simple, j’écoute ma mixtape! (rires)
Sinon j’écoute du Stevie Wonder, Mint Condition, un groupe qui s’appelle … (ndlr : Humphrey parcoure son iPhone) Electric Guest, c’est un super projet. J’écoute également le nouvel album d’Omar, John Mayer, Franck Ocean, ou encore Emily King que j’aime beaucoup.
Que peut-on te souhaiter pour cette année 2014 et plus largement pour la suite?
La santé pour pouvoir continuer à faire ce que j’aime, la passion et l’envie.
C’est tout ce que l’on te souhaite alors. Merci Humphrey pour ta disponibilité, on te laisse le mot de la fin.
Téléchargez l’excellente Mixtape d’Humphrey The Recovery Tape GRATUITEMENT sur http://humphreyofficial.com
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4 Comments
Un artiste simple et super talentueux.
Un plaisir de l’avoir interviewé.
Téléchargez absolument la mixtape, c’est gratuit et de grande qualité, alors n’hésitez pas. 🙂
Très sympa cette interview!
J’ai beaucoup aimé la cover qu’il a fait il y a quelques mois de “Unconditionally” de Katy Perry.
Et puis +1 pour Humphrey qui aime Mint Condition!
Je m’en vais de ce pas télécharger et découvrir sa mixtape
!il dit quelque chose de très juste concernant les radio, surtout quand il parle de Générations 88.2 qui “ne passait que de l’inédit, il y a environ 10 – 15 ans.”
C’est clair qu’à l’époque Générations, notamment, permettait de découvrir des artistes. Aujourd’hui, toutes les radio passent la même soupe commerciale…
Bravo à lui. Sa persévérance dans le RnB en ces temps de vache maigre se doit d’être récompensée.