A tout juste 24 ans, Osmojam débarque sur la planète Nu Soul française. Avec un solide background de musicienne et de choriste dans la prestigieuse chorale We Are One, Osmojam compte bien se frayer un chemin sur la scène soul hexagonale. Boulimique de travail, passionnée et très investie dans tout ce qu’elle entreprend, l’artiste s’est confiée au micro de soulrnb.com sur son parcours et la préparation de son tout premier EP, prévu pour l’an prochain. Rencontre avec ce détonnant petit bout de femme…
Bonjour Osmojam, tu débutes sur la scène Soul française, peux tu te présenter à nos lecteurs ? Salut ! Et bien, Osmojam, 24 ans ! Comme tu dis, je pointe le bout de mon nez sur la scène soul française… Cela fait tout de même deux-trois ans que j’évolue dans ce milieu. Je fais les chœurs de certains artistes sur scène, je fais partie de la chorale We Are One. J’ai aussi fait partie d’une autre chorale de gospel, Gospelissimo, plus ou moins affiliée à We Are One, puisqu’Obam Zoé Obianga est aussi chef de cœur de cette chorale.
J’ai lu que tu avais commencé le piano à l’âge de 5 ans et que tu avais fait le Conservatoire. Peux tu nous raconter tes débuts et ce qui t’a poussé à faire de la musique ? Je pense que je dois tout ça à ma mère car elle m’a toujours poussée à faire de la musique. Elle m’a inscrite au piano quand j’avais cinq ans. J’en ai fait pendant trois ans. Ensuite, j’ai eu l’âge d’entrer au Conservatoire de ma ville (ndlr, Ecole Nationale de Musique de Pantin). La première année, j’ai surtout étudié le solfège. Je ne sais pas comment ça se passe aujourd’hui, mais à mon époque, tu ne jouais d’aucun instrument la première année. Tu te familiarisais d’abord avec la musique, en apprenais les rouages, et tu faisais un peu de chorale. Puis, à la fin de l’année, tu choisissais ton instrument. J’ai choisi le violon et j’en ai fait pendant treize ou quatorze ans.
Tu as un également un background de compositeur/producteur… … Mmmh, oui, c’est un peu compliqué. J’ai arrêté le violon une fois que j’ai eu mon bac. Par contre, j’ai continué à chanter et à poser sur des instrus. A cette époque, je côtoyais des beatmakers qui évoluaient dans le milieu du rap, et de voir ce qu’ils faisaient, ça m’a vraiment donné envie d’essayer à mon tour. J’ai voulu manipuler moi-même les logiciels et me dire “Là, je fais mon instru à moi”. Je m’y suis donc exercée pendant trois ans. A mon niveau bien sur, mais c’était surtout dans le but de mieux comprendre la musique et comment on crée une chanson. Comment ça se passe quand tu ajoutes une batterie, une basse, un kick, un snare, etc.. Je voulais voir comment on assemble tout ça pour créer une mélodie et en arriver à un résultat qui tienne la route, que les gens se disent “Ca fonctionne !” (rires).
(rires) Tu l’as donc plutôt fait par curiosité ? Par curiosité et aussi parce que j’ai cette manie de vouloir tout contrôler et maîtriser. Du début à la fin, je veux pouvoir me dire que je sais faire le truc entièrement par moi-même. Au bout d’un moment, poser sur une instru, ça ne me suffisait plus. J’avais besoin de me dire « ce morceau là, j’en suis l’initiatrice. J’ai écrit les paroles, j’ai réfléchi à la mélodie, etc. »
Tu as produit ou composé pour d’autres personnes par la suite ? Oui, mais rien de bien sérieux. Il y a deux filles de la chorale We Are One, pour qui j’ai conçu des instrus. Ca leur a plu mais ça n’a pas été plus loin. Par contre, le fait d’essayer de m’adapter à l’univers de quelqu’un d’autre que moi, c’est une très bonne expérience.
Tu dis être inspirée par des styles variés : du R&B au Jazz, en passant par la pop et les musiques de film. Ton album sera-t-il justement le reflet de cette diversité ? Ou est-ce que tu t’es essayée à un registre particulier ? Pour l’instant, il s’agit d’un EP et non d’un album. J’ai effectivement plein d’influences, mais dans un premier temps, je préfère commencer par quelque chose d’uniforme, simple et cadré, puis apprendre, progresser, et ensuite aviser. En ce moment, j’écoute beaucoup de Soul et de Nu Soul, donc je vais commencer par là. Chaque chose en son temps. Tu vois, je veux pouvoir me dire “J’ai eu envie de faire quelque chose de Soul/Jazz, je l’ai fait et j’ai tapé pile-poil dedans.” J’ai plein d’idées pour la suite, mais je ne souhaite pas tout dévoiler d’un coup afin de ne pas me bloquer moi même. Je commence par quelque chose de bien délimité, et petit à petit, j’ouvrirai.
Justement, à propos d’influences, quels sont les artistes qui t’inspirent ? Et bien, je suis une très grande fan de Jamie Cullum ! Tellement que mes amis se fichent un peu de moi par moments (rires) ! Je l’admire parce qu’il a le talent de pouvoir faire une musique “mainstream”, qui plaira à des personnes très différentes, de la mère de famille aux p’tites jeunes, mais qui plaira aussi aux plus puristes, ou à ceux qui connaissent mieux le jazz et la pop, par exemple. Il a cette capacité à pouvoir toucher ces deux publics très opposés, et ça, c’est le summum pour moi. J’aime beaucoup la pop anglaise, en général, j’aime également le style Jazz Band, le style crooner, à l’instar de Michael Bubblé : voix de velours, sur productions remplies de cuivres avec ce petit côté musique de films. Il y a Janelle Monaé que je trouve géniale, parce qu’elle mixe tous les styles avec une certaine aisance et a, elle aussi, ce petit côté comédie musicale. Pour la voix, j’adore Eric Benet, il a un feeling qui me touche vraiment. Sur scène, il est d’un professionnalisme et d’une précision… C’est simple, on a l’impression d’écouter le CD. Là récemment, j’ai découvert Omar et je suis à fond dedans ! Sinon, Queen Latifah, quand elle chante, Ella Fitzgerald, et enfin, Esperanza Spalding, pour les mêmes raisons que Jamie Cullum. Puis au niveau francophone, j’aime beaucoup Erik, Ben l’Oncle Soul et Freddy, qui a une magnifique plume.
Est-ce toi qui composes tout l’EP? Oui, sur cet EP, j’aurai écrit les paroles, composé la mélodie, la chanson, etc. Mon premier single, “Si Tu Veux Rester”, figurera dessus, soit sous sa forme actuelle, soit sous une autre forme. Comme je te disais tout à l’heure, j’ai plusieurs idées. Quand tu te poses et commences à réfléchir à ton morceau, il y a tellement d’idées qui te viennent à l’esprit ! Tu ne peux pas tout exploiter, donc tu mets de côté… En espérant pouvoir glisser l’idée ailleurs plus tard. Rien n’est encore définitif.
Et le fait de jouer du violon, ça ne t’a pas donné envie de l’incorporer à ta musique ? Tu sais comme cette artiste par exemple, Miri Ben Ari… Heu… Oui mais disons qu’elle a un niveau elle aussi… (rires). J’en suis bien loin (rires) ! Je ne me sens pas encore capable d’improviser au violon. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’avec l’école classique, c’est très difficile de s’essayer à un autre style, ou tout simplement d’improviser, l’enseignement classique est très cadré. Donc sur cet EP, qui s’oriente davantage vers la Soul, je ne suis, pour l’instant, pas apte à apporter mes acquis de violoniste classique. Je ne saurais assembler les deux univers. Cela dit, j’ai vraiment envie de le faire un jour. Je ne veux absolument pas laisser tomber cet “atout”, je veux m’en servir. J’espère vraiment pouvoir jouer du violon sur mes morceaux, dans un avenir proche.
Comment ça se passe au niveau de l’enregistrement ? De qui t’es-tu entourée ? Pour l’instant, j’ai seulement fait les instrus et les maquettes. Mais je tiens vraiment à l’enregistrer en live. Je me suis donc entourée de quatre musiciens : basse, batterie, guitare, clavier. On est une petite équipe, on commence à s’y mettre. Je suis encore en phase de réflexion sur ce que je mets ou ne mets pas sur le maxi, mais ce qui est certain, c’est que trois morceaux seront joués. Ca ne sera pas mes intrus, à l’ordinateur.
Est ce qu’une date de sortie a déjà été envisagée ? Hum… Mieux vaut ne pas se prononcer sur une date (rires) ! Mais disons l’année prochaine… On ne sait jamais quels impondérables on peut avoir, donc restons prudents (rires).
J’aimerais, si tu le veux bien, revenir un instant sur ton expérience au sein de We Are One, Gospelissimo, et du Conservatoire. Qu’est ce que tout ceci t’a apporté ? Premièrement, le Conservatoire m’a permis de comprendre des tas de choses beaucoup plus vite que si je n’avais pas eu ce background de musicienne. J’ai cette culture musicale, je connais et parle le langage des musiciens (qu’est-ce qu’une tierce, une quinte, suis-je dans la bonne tonalité, suis-je fausse…), et mine de rien, ça accélère vraiment les choses. Mon expérience en chorale m’a permis, quant à elle, de sortir du cadre parfois trop “strict” du Conservatoire. Avec Gospelissimo, j’ai appris à me lâcher. A me dire que, même si je ne suis pas préparée à 100% pour une scène, je dois donner le meilleur de moi même et y aller à fond, me dire que je fais ça pour le public, pour lui apporter du plaisir. Je te dis ça, car étant ultra perfectionniste, avant Gospelissimo, j’étais incapable d’improviser. Pour moi, il fallait répéter deux semaines en avance pour être au top, tout connaître parfaitement. Alors que non, pas forcément. Le jour où tu es sur scène, il faut aussi être capable de surprendre, faire des morceaux qui n’étaient pas forcément prévus. Et ça, je l’ai vraiment appris là bas. Ca m’a rendue plus professionnelle. Quoiqu’il arrive, même s’il y a un gros couac, tu dois mener à bien ta mission et faire ce pour quoi tu es attendue. Ce n’est pas le Conservatoire qui m’a inculqué cet état d’esprit. Là bas, tu répètes beaucoup, tu connais presque tout par cœur pour les auditions, tout est millimétré. Ce n’était pas très évident de sortir de ce carcan là, au début, et Gospelissimo m’y a aidée. Quant à We Are One, et bien… Obam quoi ! (rires). De la rigueur. Mais aussi de superbes rencontres. Et surtout, là bas, j’ai appris à vraiment CHANTER. Car quand tu intègres cette chorale, que tu rencontres Obam… Tu te rends compte que… Tu chantonnes (rires). C’est peut être la meilleure école de chant qui soit. Ces trois expériences sont vraiment complémentaires et m’ont toutes énormément apporté.
Parlons d’autre chose à présent, que fais-tu quand tu n’es pas en studio ? Autre passion… Le sport ! J’ai fait du hip-hop pendant quelques années. D’ailleurs, ça me manque et j’aimerais vraiment en refaire ! Malheureusement, je manque de temps, donc pour le moment, je me défoule en salle de sport. Et sinon, et bien, je travaille… Parce que la chanson n’est pas mon “vrai” métier. Je suis ingénieur chez EDF… Rien avoir comme tu peux le constater (rires).
En effet (rires) ! Et justement, ne voudrais-tu pas faire de la musique ton “vrai” métier ? Ah, je savais qu’on me poserait cette question un jour (rires) ! Pour tout te dire, je suis vraiment passionnée de musique, je m’investis pleinement, je vais dans le détail, je m’implique. Mais d’un côté, il y a mon métier que j’aime beaucoup. J’ai fait une école d’ingénieur, j’ai étudié l’économie, j’adore ça, je le fais d’ailleurs dans mon entreprise et dans de très bonnes conditions. Je n’ai donc pas envie de lâcher ça maintenant, j’apprends trop de choses ! De l’autre côté, il y a la musique : proposer aux gens, te tourner vers les autres (point que je n’ai compris que récemment), et maîtriser cette « science », car je considère la musique comme une science, je trouve toute la théorie qu’il y a derrière vraiment passionnante. Le fait qu’avec telle ou telle mélodie, tel ou tel mot, tu produises un impact complètement différent sur les gens, ça me fascine. Et, j’ai envie de maîtriser cela, même si ce n’est pas dans un cadre totalement professionnel.
Tu veux dire que chaque “métier” t’apporte beaucoup mais que tu as besoin des deux pour t’épanouir ? Oui, voilà. Ils se complètent vraiment bien. Alors, ça va peut être évoluer, peut être qu’un jour, je quitterai l’un pour me consacrer pleinement à l’autre, mais pour l’instant, je veux continuer à évoluer dans les deux milieux.
Mais.. Dis moi, tu dois avoir un emploi du temps de ministre (rires) ? Entre la chorale, ton travail, la préparation de ton EP, ton sport… (rires) Tout est question d’organisation ! Et je fais encore plein d’autres choses (rires) ! Maintenant, l’une des raisons pour lesquelles je ne veux pas que la musique soit mon “métier”, c’est que je l’assimile avant tout au plaisir et je ne veux pas perdre cette notion là. C’est quelque chose qui me tient à coeur, je ne veux surtout pas me retrouver dans une situation où je suis contrainte à faire quelque chose. Tu vois, certains jours, je me lève, et je n’ai pas forcément envie de chanter ou de faire de la musique, j’ai envie d’autre chose. Quand c’est ton métier, ta principale ressource, et bien tu n’as pas le choix, tu dois le faire. Je veux que la musique reste un plaisir et ne soit jamais une obligation ou une contrariété.
Pour terminer, peux-tu nous dire la signification de ton pseudo Osmojam ? Quand je m’essayais au beatmaking, je fréquentais un forum qui s’appelle beatmakernation. C’était un ami qui gérait le forum et avec lui, j’ai passé une soirée à chercher un pseudo. Je voulais quelque chose qui rappelle la musique, donc “Jam”, assemblé avec autre chose… Et je me suis rappelée d’un morceau que j’avais fait pour un pote “Osmose”. Du coup, on a décidé de mixer les deux. On me dit parfois que ça sonne “rappeur” (Oxmo Puccino) mais il me plait, donc j’ai décidé de le garder.
Merci Osmojam et très bonne continuation !
Dans la playlist d’Osmojam…
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0 Comments
Ah tiens j’avais pas vu le clip ! Sympa le clin d’œil au Bizz’Art et à l’equipe qui officie la bas, bien réalisé, simple en adéquation avec le morceau en fait 😛
[b]Je plussoie !
Musique agréable et demoiselle sympathique pour le peu que j’ai pu voir … Même si au concert de Glenn Lewis, elle me mettait des coups de cheveux dans l’nez pendant qu’elle remuait la tête Grrr :- ([/b]
lol ça fait bizarre je la connaissais en tant que “juslisen-euse”, et maintenant la voilà chanteuse. Excellent sa voix et la prod de tum’soul.
Bonen continuation.