Chronique : The Sellout, un monde en beauté par Macy Gray

Macy Gray marque son retour après trois ans d’absence avec son nouvel et cinquième album The Sellout. S’éloignant du business de la musique, elle y révèle l’essence de sa créativité : « The Sellout raconte comment j’ai trouvé mon salut en étant juste moi-même, plutôt que ce que d’autres pensaient que je devrais être. J’en étais à un point de ma carrière où j’ai essayé tout ce qui m’était demandé et, ce faisant, j’ai perdu de vue ma vraie nature. J’ai passé plus d’un an à faire cet album sans aucune pression ou opinion en étant capable de choisir moi-même les co-compositeurs, producteurs et artistes qui me convenaient. Au final, cela reflète réellement ma vraie identité. Je me sens comme si j’avais finalement fait l’album dont j’étais capable et celui que mes fans attendaient. Ce sont quelques unes de mes chansons préférées que j’ai écrites », confie la chanteuse.

Regroupant 12 chansons, toutes co-écrites et supervisées par Gray elle-même, l’album a été mixé par le quadruple vainqueur du Grammy Award Manny Marroquin (Jay-Z, Rihanna, Alicia Keys, Kanye West, John Mayer, Lady Gaga). Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’écoute de cet album démarre fort, malgré la douceur de “The Sellout” où Macy semble livrer en deuxième lecture, son rapport intime à la musique, SA musique, qu’elle paraît avoir enfin retrouvé, l’émotion et le groove croissent au fil des secondes. Arrivent les puissants et entrainants “Lately” et “Kissed it”, venant infirmer cet envoutement crescendo. Sur ce dernier titre, Macy s’entoure de l’emblématique guitariste Slash (ex-Guns’N’Roses, et dorénavant Velvet Revolver, reprenant cette même formation sans Axl Rose). Variant les styles et donc les plaisirs, cette première moitié très éclectique est portée par le single “Beauty in the world”, et se conclut par “Help Me”, produit par Darkchild mais qui n’est pas sans rappeler les inclassables Gnarls Barkley. Puis, s’en suit une seconde partie plus Soul et R&B, avec pour introduction une superbe ballade “Let you win”, soutenue par les rythmes d’une guitare, le groove d’une voix et la discrète sensualité d’un choriste. En continuant de taper du pied, la tête se balance d’avant en arrière et les doigts se mettent à claquer avec “That man”, aux ambiances new wave, digne de la bande-originale d’un célèbre super héro noctambule. On pourrait citer chaque titre de l’album (même si je l’ai presque fait), mais s’il fallait peut-être retenir une chanson, il faudrait probablement aussi compter sur “Real Love”, en duo avec Bobby Brown (ex-New Edition, et ex-mari de Whitney Houston, qui n’en reste pas moins également connu pour ses talents de chanteur). Cette ôde à l’Amour se voit sublimée par le mariage de ces deux irrésistibles voix. L’album s’achève avec “The comeback”, une histoire d’amour qui ressemble à la métaphore d’un appel de détresse, une peur de ne plus plaire, mais avec un tel opus, probablement un des meilleurs de cette année 2010, Macy n’a vraiment aucun souci à se faire !

Macy Gray débute sa carrière en 1999, en étant numéro 1 avec son single “I Try” et son album On How Life Is, vendu à 7 millions d’exemplaires à travers le monde. Interprète, mais aussi auteur et compositeur, elle remporte également de nombreuses récompenses : Grammy, MTV Music Video Awards, et se voit collaborer avec les plus remarquables : Erykah Badu, Natalie Cole, Nas, Mos Def, Common, Outkast, Justin Timberlake, Carlos Santana, etc. Elle fait en parallèle quelques apparitions cinématographiques. Avec The Sellout, gageons un succès certain pour Gray.

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