D’origine antillaise, Speedy est un auteur, compositeur, interprète. Son nom ne vous dit peut être encore rien, pourtant ce jeune chanteur a déjà fait de nombreuses apparitions auprès d’artistes issus de la scène urbaine française. Avec un solide bagage artistique, forgé au gré de son expérience au sein du groupe R&B Blessed, qu’il forme adolescent, et de la chorale We Are One, qu’il intègre en 2005, Speedy prend aujourd’hui son envol en solo et s’apprête à sortir son tout premier album, sous la houlette du producteur et ami de longue date Mr Hans, du label MusicalProd. Avec un premier single “Te Laisser Partir” qui annonce d’emblée la couleur, Speedy compte bien se faire un nom sur la scène Soul/R&B française. Rencontre avec Speedy…
Salut Speedy ! Peux tu te présenter à nos lecteurs ? Salut Soulrnb ! Je suis Speedy, chanteur de Soul/RnB, également auteur-compositeur. Je suis originaire d’Orly, dans le 94.
Quel est ton parcours ? Et bien, c’est un looong parcours (rires). Mon père étant pianiste, la musique fait partie de moi depuis toujours. A la maison, on en écoutait à pleine patate tout le temps (rires). J’ai commencé à chanter du gospel à l’église, puis, de fil en aiguille j’ai commencé à faire des trucs avec mon grand frère, qui est lui aussi dans la musique. Il fait du reggae-dancehall, donc j’ai fait mes premières scènes à ses côtés. Plus tard, je me suis recentré sur le gospel, la soul et le R&B, et j’ai fait la connaissance de Mr Hans. On ne s’est jamais lâché et c’est aujourd’hui mon producteur !
J’ai lu que tu avais fait partie d’un groupe ? Oui, le groupe Blessed, composé de 4 garçons, dont Hans et moi-même. On a eu du bon temps tous ensemble puis chacun a pris son envol. Notre musique était très influencée par Take 6, Boyz II Men, et tous ces groupes vocaux qui chantent sur de bons tempos R&B. On pouvait aussi poser sur du hip-hop ou de la dancehall, et comme on écoutait chacun des musiques différentes, on parvenait à réunir tous nos univers respectifs dans notre musique.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer en solo ? C’était une véritable envie. J’étais déjà bien poussé par Hans, qui m’a toujours encouragé, et je me disais pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer, voir ce que cela donne. J’ai mon propre univers, ma propre identité, alors pourquoi ne pas tenter de faire connaître Speedy ? Et voilà, je me suis lancé dans cette aventure folle, qui, grâce à Dieu, se passe super bien !
Tu as un gros background gospel, puisqu’en plus de démarrer à l’église, tu as plus tard chanté au sein de la chorale We Are One, que t’a apporté cette expérience ? C’est exact, j’ai rejoint We Are One il y a quelques années et n’en fais malheureusement plus partie par manque de temps, mais ça m’a beaucoup apporté. Je pense que We Are One est une des meilleures chorales en France, je pourrais même dire que c’est l’une des meilleures écoles de chant qui soit. J’y ai vraiment développé mes capacités vocales. Dans une chorale, tu es classé par tessiture (les sopranes, les altos, les basses, les ténors et les barytons), et tu travailles par tessiture. Moi je suis ténor, du coup, j’ai vraiment pu approfondir ma technique, travailler ma voix de ténor et élargir ma palette vocale. We Are One, c’est aussi une expérience humaine magnifique, et de belles opportunités professionnelles. J’ai fait plein de choses, de la scène, des plateaux comme la Star Academy…
… La Star Ac ? Oui la Star Ac, on a accompagné certains chanteurs sur les plateaux, Chimène Badi, par exemple, avec qui on a repris Aretha Franklin. Sinon, on a chanté avec Craig David, Corneille, Tété, on a aussi fait des trucs en studio pour d’autres artistes. C’est vraiment du bonheur d’allier le professionnel au plaisir et de faire toutes ces rencontres.
Quelles sont tes influences musicales ? C’est très varié (rires) ! Je suis antillais, donc, de par mes racines, je suis très attaché au zouk et au folklore martiniquais. J’ai un oncle qui fait de la musique et qui est très connu en Martinique, il s’appelle Ti’Emile, j’ai vraiment été baigné dans cet univers. Sinon, chez moi, on écoutait du jazz et de la soul, j’ai été dopé à Otis Redding, Aretha Franklin, Stevie Wonder, Harry Belafonte, puis à la variété française avec Jean Jacques Goldman, Serge Gainsbourg. Par la suite, je me suis forgé ma propre identité musicale. J’ai commencé avec Michael Jackson… Comme tout le mond, je pense (rires). Puis j’ai découvert Boyz II Men, Take 6, Brian McKnight, Donny Hathaway, tous ces grands vocalistes. Il y a aussi les voix féminines qui m’ont beaucoup influencé. Etant ténor, j’avais une voix très aiguë, je n’arrivais pas à descendre dans les graves, donc j’ai appris à travailler ma voix sur Whitney Houston, Mariah Carey, etc.
Tu as chanté avec beaucoup d’artistes issus de la scène urbaine française : Sully Sefil, Singuila, TLF… … (ndlr, il poursuit) Kayna Samet, Rohff, Dry (rires).
(Rires) Y a-t-il quelqu’un en France avec qui tu rêves de collaborer ? Je vais peut être te surprendre, mais si j’en avais la possibilité, l’artiste français avec qui j’aimerais collaborer est Jean Jacques Goldman. Depuis tout petit, je l’admire et j’aime beaucoup sa musique. S’il fallait te citer quelqu’un sur la scène hip-hop/R&B… Je ne veux pas paraître fou mais finalement j’ai déjà bossé avec pas mal de monde, donc qui pourrais-je te répondre… Ah si ! Il y a un artiste que je trouve très fort, Yahde, un artiste hip-hop/Dancehall. Il peut tout faire, il peut chanter, il peut toaster, ça serait sympa de faire quelque chose avec lui.
Et si on regarde plus loin… De l’autre côté de l’Atlantique par exemple (rires) ?Ah là… La liste est bien longue (rires) ! Ma priorité : les Boyz II Men (rires). Je me fiche de savoir qu’on n’entend plus vraiment parler d’eux aujourd’hui, c’est tout simplement un rêve de les rencontrer, de voir comment bossent ces mecs là. Vocalement, Boyz II Men et Brian McKnight sont les meilleurs à mes yeux, y a pas photo (rires) ! Wanya Morris, Mcknight et Stevie sont mes exemples, mes modèles. Donc si vous me lisez les gars… Je suis disponible (rires) !
(Rires) Comment est né le duo avec Rohff (ndlr, le titre “Sans Amour”) ?Je connais Rohff depuis très longtemps, il connaît mon frère, il vient de Vitry, je viens d’Orly, on s’est toujours croisé. On se connaît aussi par rapport à Manu Key, de la Mafia K1 Fry. Le titre est né très simplement, j’avais déjà collaboré avec Rohff, avec mon ancien groupe Blessed. On avait fait les choeurs de la chanson “T’es Pas Comme Moi”, sur l’album La Fierté des Nôtres. Je pense que Rohff aimait ce qu’on dégageait, du coup il m’a appelé quand il travaillait sur son album Le Code de L’Horreur et m’a parlé d’un titre sur lequel il me voyait poser. Il m’a proposé de passer au studio pour écouter le titre. J’y suis allé… Et on a enregistré “Sans Amour” le jour même.
Parlons de tes projets personnels, peux-tu nous en dire plus sur l’album que tu prépares ? Mmmh, je ne vais pas en dire trop histoire de garder un peu de mystère (rires). C’est un album plutôt Soul/R&B, mais assez diversifié. On a suivi une ligne conductrice sans trop s’enfermer dans quelque chose. Je ne voulais pas faire un album trop “puriste” mais plutôt un album dans lequel tout le monde peut se reconnaître, et qui n’est pas exclusivement réservé à un public de connaisseurs. C’est un album dont je suis très fier, dont ON est très fier (ndlr, avec Mr Hans, qui produit l’album). J’ai essayé d’aborder des sujets variés, comme l’amour, la protection de l’enfance. Il y a aussi des morceaux moins sérieux, dont un où je me “moque” des gens qui sont sur MSN et sur Facebook, se créent toute une vie et utilisent de fausses photos, etc (rires).
Tu as conçu l’album seul ? Je me suis entouré de très peu de personnes. Je voulais un résultat très personnel car c’est mon tout premier disque. Je l’ai donc conçu avec des personnes avec qui je travaille depuis longtemps, des gens que je connais bien et qui me connaissent bien, des gens avec qui j’ai de bonnes affinités afin de faire sortir le meilleur de moi-même, mais aussi le meilleur d’eux-mêmes.
Tu écris tes chansons, tu écris aussi pour les autres, as-tu composé tout l’album ? Oui, j’ai tout écrit sur l’album, avec l’aide de Hans sur plusieurs titres, mais globalement j’ai tout fait tout seul, ici dans le studio. Tout a été fait ici, on se rejoignait, on bossait des nuits et des journées entières, mais sans jamais forcer, ça venait naturellement. Hans se mettait au piano, il composait deux-trois mélodies, puis je me mettais à écrire. A côté de cela, il s’occupait aussi de la production, donc parfois, il m’appelait : “Tiens j’ai préparé un truc, viens écouter”. Le jour où on a conçu le single “Te Laisser Partir”, était magique. Je passais simplement dire bonjour à Hans, qui était en train d’enregistrer avec Elias, un guitariste (ndlr, toutes les guitares du morceau “Te Laisser Partir”). Hans venait de composer un beat “témoin”, je l’entends et je lui dis : “Wow, c’est pour moi ça !” et lui me répond “Ah non, ce n’est pas pour toi ! Toi tu auras autre chose !” (rires). Dans mon élan, je commence à écrire quelques mots, puis je prends le micro pour lui faire écouter. Et finalement, il a été convaincu. On a tout gardé, et voici “Te Laisser Partir”, mon premier single.
On en connaît donc tous les secrets de fabrication… La chanson s’adresse à quelqu’un en particulier ? Ce n’est pas une chanson purement personnelle. Elle m’a été inspirée par une histoire vécue, que j’ai tout de même bien romancée, mais elle n’est pas adressée à quelqu’un en particulier. Si quelqu’un se reconnaît… Ce n’est pas plus mal (rires) ! Mais dans la démarche, je n’ai pas voulu adressé de message particulier ou de “vengeance”, non, loin de là.
Le R&B a beaucoup évolué ces dernières années, quel est ton avis sur la question ? Que penses-tu de la place accordée au R&B dans les médias, en France notamment ?Je suis très déçu. Je suis de la vieille école, celle qui écoutait Tribal Jam, et tous ces artistes qui avaient cette influence et cette culture de la musique afro-américaine. Au fur et à mesure, on a été rattrapé par quelque chose de purement commercial, de la “musique poubelle”, pardonne-moi le terme… La tendance électro, je n’ai rien contre… Mais à petite dose. Là c’est trop. On oublie la musicalité… On oublie de chanter ! Tout est dans le style, dans le visuel, au détriment de la musique, qui, je trouve, est devenue bien pauvre. C’est dur à dire, mais il n’y a pas de R&B en France pour moi… Il y en a eu, mais il y a bien longtemps. Tribal Jam faisait du R&B. Sweetness faisait du R&B. Melgroove, K-Reen, Hasheem, ces artistes-là faisaient de la bonne musique. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, les valeurs de cette musique se sont perdues. Un truc fonctionne… Et hop, les maisons de disques s’engouffrent dans la brèche et n’ont plus que ça à proposer. La musique ne devrait pas être une affaire de tendances… D’autant qu’on a des talents en France, je pourrais te citer une vingtaine de personnes qui chantent super bien… Mais qui ne suivent pas cette tendance et galèrent parce qu’on ne leur donne pas leur chance. Je n’en suis pas fan du tout de la tendance électro/dance actuelle. Sur mon album il n’y a quasiment pas de titres électro (ndlr, électro dans le sens de conçu sur ordinateur ou à l’aide de machines). Si on avait le choix et je croise les doigts pour que cela arrive un jour, on s’entourerait uniquement de vrais musiciens et on ferait un album live. J’adorerais enregistrer avec un orchestre symphonique par exemple. Bon, il faut les moyens (rires). Mais je pense que le public aimerait entendre ça aussi. Pourquoi les gens écoutent des artistes comme Christophe Mae, ou de la variété française ? Parce que c’est de la musique. Guitare, voix, etc. Plus simple et plus beau. Quand on regarde les artistes R&B américains, et je vais encore te parler de Brian McKnight (rires), lui est capable de faire des titres électronisés tout comme de superbes balades acoustiques au piano. En concert, il est accompagné d’un band, et ça joue, ça chante. Beyoncé est capable de pondre un titre club/électro, puis, la fois suivante, un morceau plus intimiste, plus acoustique. On a tendance à trop copier les bons côtés du business et du marketing américain, au détriment des valeurs musicales françaises que nous avons, nous aussi.
Quelle est ta playlist du moment ? Ma playlist du “moment” contient surtout des titres qui remontent à loin tu sais (rires) ! En ce moment, j’écoute 112, Boyz II Men (je ne les lâche pas comme tu vois (rires)), Tamia. Et dans la musique plus actuelle… Il y a Ne-Yo, dont j’apprécie certains titres, j’aime le groove qu’il apporte. Ce n’est pas un “grand” vocaliste mais il a un petit quelque chose de très agréable à écouter.
Et hormis la musique, comment occupes-tu ton temps ? Quand le temps me le permet, je fais beaucoup de sport, du basket, un peu de musculation en salle, histoire de s’entretenir (rires). Sinon, j’aime sortir, aller au cinéma, aller à des concerts.
Quel est le dernier film que tu as vu ? Hum… C’était un film pour enfants (rires)… J’ai emmené ma petite nièce voir Moi, Moche et Méchant… Et je l’ai trouvé bien marrant (rires).
Pour terminer, Speedy… Pseudo ou pas pseudo ? Et bien, non ce n’est pas un pseudo, c’est mon vrai prénom (rires) ! Tu n’es pas la seule à demander (rires). Je trouvais mon prénom original, donc j’ai décidé d’en faire mon nom de scène. Tout simplement !
Merci pour cette interview, Speedy ! Merci à vous, ce fût un plaisir !
Myspace de Mr Hans
Page Facebook de Speedy
0 Comments
[b]Vaaa donc … Va donc écouter Speedy … Speedyyyyyyyy !!![/b]
[b][i]Fallait bien qu’un teubé la fasse, autant que ça soit moi ![/i][/b]
So… Teubê va ! 8)
J’ai rencontré Speedy il y a 4 ans de cela à une soirée chez une amie en commun… ça s’est même terminé par un visionnage de “Music in high places : Boyz II Men in Korea” (je confirme donc ces très bonnes influences XD) ! Très simple et discret, il avait juste suggérer qu’il faisait un peu de son, mais en fait, il a un sacré background !!! O.o
Quant à “Te laisser partir”, je suis totalement convaincu : prod, textes, harmo / arrangements, voix / technique ! Hâte d’écouter la suite ! A surveiller !
[…] D'origine antillaise, Speedy est un auteur, compositeur, interprète. Son nom ne vous dit peut être encore rien, pourtant ce jeune chanteur a déjà fait de n […]