23h et des poussières. Le concert de Push Up ! à La Maroquinerie vient de prendre fin. Dans la salle remplie à ras bord, les gens sortent en nage et le sourire aux lèvres. Normal quand on a vibré en musique pendant deux heures, au récit de la vie de Quincy Brown. Les émotions et états d’âme de ce personnage représentant tout autant de registres musicaux permettant au groupe Push Up! de s’en donner à cœur joie au sein d’une explosion musicale.
Rewind, quatre heures auparavant, nous les rencontrions pour une interview…
Salut tout le monde, pouvez-vous nous dire comment est né le groupe ? Jî Dru : Hey Soulrnb, le groupe est né de l’envie de Sandra, Jean Phi et moi même de monter un projet de groupe. Nous nous étions déjà croisés auparavant, sur différents projets, et à chaque fois cela avait bien fonctionné entre nous, tant humainement que musicalement. Par la suite, nous avons ajouté tous les autres membres de Push Up !…à la courte paille ! (rires).
Pouvez vous chacun vous présenter ? Jî Dru : Je fais de la flûte et accessoirement je chante. Avec Jean Phi nous avons initié l’album et dirigé la musique. Jean Phi Dary : Je joue du clavier et je chante aussi ! Karl The Voice : Chanteur, ami de longue date de Jean Phi et Ji Dru, je suis aussi le grand frère de Sandra et d’Allonymous. Allonymous : Chanteur, poète et pote (rires) [ndlr : à lire avec un accent anglais car Allonymous est américain] Sandra Nkaké : Sandra, chanteuse de son état, pas très poète mais plutôt poète (rires)
Comment vous est venue l’idée de ce concept de « spectacle soul » ? Jî Dru : On avait envie de faire la musique entre amis. Mais on voulait aussi que ce soit guidé par autre chose que la musique, on voulait faire passer un message, quelque chose de plus cinématique. Et un soir … ou plutôt, une nuit (rires), en discutant avec Jean Phi, nous est venue cette idée. Car on a tous, à un moment donné, habité un quartier et on a tous pensé à un personnage qui nous était familier. On a l’a pris comme fil conducteur. Donc l’histoire n’est pas strictement celle de Quincy Brown.
Qu’est-ce ce que les membres apportent chacun vis-à-vis de l’histoire ? Jî Dru : Chacun représente un membre du quartier, et raconte l’histoire, de son propre point de vue. Mais quelque fois aussi, le chanteur incarne une facette de Quincy Brown. Donc le rôle est parfois double.
Justement, est-ce que l’histoire de Quincy Brown est inspirée d’une histoire vraie ? J’ai lu des avis divergents sur internet… Sandra Nkaké : En général, les journalistes s’obstinent à penser que Quincy Brown n’existe pas, car Quincy et Brown font appel a des références précises [ndlr : James Brown et Quincy Jones]. Mais c’était juste pour masquer l’identité du personnage, pour pas ne pas étaler sa vie. Karl the Voice : Tout en sachant que Quincy Brown existe vraiment aux Etats Unis ! C’est un nom très commun là-bas (rires). Jean Phi : Cette personne existe bel et bien dans notre quartier, et nous racontons la vision que l’on a de cette dernière.
Donc vous confirmez bien que son nom est la contraction de Quincy Jones et James Brown ? Jî Dru : On infirme (rires). Il faut le prendre pour ce que c’est. Quelque part c’est aussi cela car ce sont deux influences que l’on retrouve dans l’album…Mais les journalistes jouent également sur ça. Jean Phi : On aurait très bien pu l’appeler Curtis Hayes ! (rires). C’est quelqu’un d’ambivalent. Il peut être pris pour un looser. Mais c’est un gars qui vit dans la rue, donc il a tout un bagage qui constitue une force pour lui : sa connaissance du quartier, sa famille, ses amis…
Musicalement, quelles ont été vos sources d’influence pour ce projet ? Karl The Voice : J’ai été influencé par Sandra, Allonymous, Jean Phi, Ji Dru… Sandra Nkaké : Mmmh, je suis assez proche de la flûte aussi… En fait, ce que l’on veut dire, c’est que chacun a apporté ses idées, sa patte. Chaque chanson exprime une émotion précise, donc c’était assez simple de la mettre en musique. Jî Dru : On était motivé pour faire quelque chose ensemble, avant même d’avoir des références musicales. C’est de la musique qui se joue en live et en groupe. Quand on partait, dans un morceau on partait plus avec les chanteurs que dans un genre précis. Jean Phi : On est aussi influencé par les gens du quartier, la rue, les bars, les clubs…
Si je comprends bien, c’est l’histoire qui a influencé la musique plus que l’inverse ? Karl the Voice : Oui. C’est aussi la réunion des gens qui fait notre musique, car on est emprunt d’influences diverses et variées. Pour rejoindre ce qu’ont dit Sandra, Jean et Ji Dru, on n’a pas pensé « influences » mais « émotions ». De plus, il y a une énergie qui se crée au fur et à mesure des morceaux et des concerts, c’était une espèce de deuxième étape. On avait imaginé un répertoire mais sur scène on avait d’autres envies !
Vous avez donc adapté vos musiques à vos prestations ? Jî Dru : Voila, et puis au fur et à mesure, on avait de plus en plus de morceaux. Ainsi, on a rajouté « Pressure » car on voulait que cette idée de tension apparaisse sur Quincy Brown.
Tu évoques justement la scène, le groupe existe depuis un an et demi. Vous n’aviez pas de support CD à l’époque, comment avez-vous fait pour que les gens suivent l’histoire pendant le concert ? Jî Dru : En fait, durant le concert, il y a Allonymous qui joue le rôle de narrateur. Il introduit l’histoire, les personnages… D’ailleurs, ce matin, on a lu dans un journal avec Sandra : « Push Up : Spectacle Soul »…Ca nous a amusés car c’est une manière, pour la personne qui nous a vus, de retranscrire tout cela. Ça montrait bien qu’elle avait compris qu’il y avait une histoire derrière notre show.
Est-ce que le groupe à vocation à perdurer ou était-ce juste l’histoire d’un cd ? Jean Phi : Non, nous avons splitté et on a recommencé un autre groupe avec les mêmes (rires). Jî Dru : Là, on paie des gens pour qu’ils embrouillent Quincy Brown pour qu’il y ait encore des choses à raconter (rires). Sandra : Plus sérieusement, ce qui est d’actualité, c’est le live jusqu’en 2011, on va défendre l’album. Après c’est sur, on a envie de faire un autre bébé…
Votre clip, “What goes through your eyes”, vient de sortir pouvez vous nous en dire un mot ?
Jî Dru : Le clip est un parallèle entre les personnages du quartier. Quincy Brown sort de chez lui en s’imaginant parler à sa fille. Niveau esthétique, il y a un coté un peu vintage…
Merci à toute l’équipe de Push Up ! pour sa disponibilité et sa bonne humeur, ainsi qu’à Discograph qui nous a permis de réaliser l’interview.
MySpace Officiel de Push Up! : www.myspace.com/thegranddayof
Discographie de Push Up
Push Up! en concert le 4 septembre au Festival Jazz à La Villette
Bonus : En exclusivité pour SoulRnB.com, Push Up! nous a concocté la playlist de Quincy Brown :
Roland Kirk – I Say A Little Prayer
Nina Simone – Feeling Good
Bob Marley – Get Up, Stand Up
Gil Scott-Heron – The Revolution Will Not Be Televised
Curtis Mayfield – Move On Up
Parliament – Flash Light
ACDC – Big Gun
The Velvet Underground – Femme Fatale
Fela Kuti – Zombie
The Roots – The Seed
Beastie Boys – So What’cha Want
Public Enemy – Black Steel in the Hour of Chaos
Isaac hayes – Walk On By
Quincy Jones – Summer In the City
Kirk Franklin – Lean On Me
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Mon coup de coeur de l’année, groupe à booster !
Je découvre ce groupe depuis peu et j’avoue être séduite par ce mélange de musique black,le concert devait être excellent avec ce concept de “spectacle soul” ,sa se démarque du concert classique !
J’ai bien aimé cette petite impro que ta filmé!!Sassi!!
THANKS!!