Rachel Claudio, la grâce des mots

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Née en Australie, de parents italiens, c’est en France, à Paris, que Rachel Claudio décide de finalement poser ses valises pour concevoir son premier album Claudiography, qu’elle compose entièrement dans sa langue maternelle.

Un peu poète, franchement passionnée, bourrée d’humour mais surtout, amoureuse des mots et des langues, Rachel Claudio s’est racontée au micro de SoulRnB.com, faisant de cette interview une prenante conversation entre mordus de musique, un brin bavards (1h30 d’échange, ça laisserait presque sans voix)…

 

Bonjour Rachel ! Une chanteuse Soul australienne à Paris… Atypique non ? Peut être… (rires)

(Rires) qu’est-ce qui t’a amenée chez nous ? C’est ma rencontre avec Martin Solveig, il y a environ 7 ans. Il voulait me faire venir à Paris pour produire mon premier album. L’idée s’est alors enracinée dans mon esprit jusqu’à en devenir un arbre massif (rires). Je savais que quoiqu’il arrive, j’enregistrerais mon premier album en France, à Paris. Nous avons travaillé ensemble mais l’album ne s’est pas fait. Les choses étant lancées, j’ai finalement enregistré et produit cet album moi-même, avec Nico Gueguen.

Pourquoi le projet avec Martin Solveig n’a-t-il pas abouti ? Sa carrière a tout simplement décollé entre-temps, il est devenu une sorte de “superstar” ! Ca ne me pose aucun problème, bien au contraire, je suis très contente pour lui. Je suis venue dans le but de faire cet album avec lui. Au final, j’ai fait l’album sans lui… Mais je l’ai fait ! Le rôle de Martin a été très important, c’est lui l’élément déclencheur et je le remercie mille fois. Les choses se sont simplement passées différemment de ce qui était prévu.

Quand es-tu arrivée en France ? En 2006. Au départ, mon but était de m’installer dans un endroit où je ne connaissais rien, ni la langue, ni la culture. C’était capital pour moi car je pense que c’est une des seules façons de vraiment se découvrir. Quand tu retires tout ce qu’il y a autour de toi, tout ce qui t’est familier, ton entourage, tes repères, et que tu te retrouves à zéro, c’est excellent pour ton développement personnel.

Comment Martin Solveig t’a-t-il repérée en Australie ? C’est un ami qui l’a conduit à l’un de mes concerts.

Tu faisais donc déjà des scènes à l’époque ? Quand as-tu véritablement commencé à chanter ? Sincèrement, je ne me souviens pas d’un moment précis. A aucun moment, je ne me suis dit “Allez, j’y vais”. Tout s’est mis en place très simplement, j’ai commencé sans commencer… Puis j’ai laissé faire les choses.

Quelles sont, pour toi, les différences entre la France et l’Australie, dans le domaine de la musique ? C’est difficile de répondre car dans les deux cas, on parle d’un style musical qui n’est pas mainstream, mon expérience des deux est donc très personnelle, mais pour te répondre, l’Australie est très Roots, Reggae, Rock, et il y a une scène Soul/Hip-Hop/Jazz où tout se mélange qui déchire (rires) ! A Paris, il y a aussi un cercle d’initiés, avec le même degré de passion et d’implication, c’est d’ailleurs pour cela que je suis toujours là, mais ça se manifeste différemment. La plus grosse différence au niveau artistique est, je pense, le focus sur l’image, ce qui me semble presque normal. Paris est connue pour son culte de la mode et j’ai senti, en faisant des scènes ici, que les gens m’observaient et me regardaient autant qu’ils m’écoutaient. D’un côté, c’est une bonne chose parce que tu peux vraiment te créer un personnage. En Australie, l’attention est davantage portée sur le produit que le package. Ici, je crois que le public estime autant les deux.

Rachel, tu as des origines italiennes, est-ce que tu parles et chantes en italien ? Mes parents sont effectivements italiens. Je n’ai pas de sang australien, je suis seulement née là-bas, mais je ne parle pas du tout italien. Il m’est arrivé, plus jeune, de chanter en italien pour faire plaisir à mes grand-parents mais c’est tout. D’ailleurs, ma grand-mère supporte assez mal le fait que je parle français et pas italien… C’est horrible pour elle (rires).

(Rires) Qu’as-tu appris sur la culture française grâce à notre langue ? Et bien, ça va peut être être dur à entendre mais la première chose que j’ai observée, c’est l’abondance de phrases du type “Mais c’est obligé !”, “Il faut” ou “C’est normal”, “C’est comme ça” (rires). Au départ, j’ai senti comme une attitude résignée mais je relativise car c’est le parler du quotidien, celui que tu entends dans le métro, au restau, etc. J’ai aussi remarqué que l’approche à cette langue est plus intellectualisée qu’émotionnalisée. Par exemple, en anglais, pour dire “J’ai l’impression que”, tu dis “I just feel that”. C’est beaucoup plus direct. Là où j’apprends le plus, c’est en côtoyant des rappeurs. Vicelow, par exemple, m’a vraiment permis, sans le vouloir, d’améliorer mon français. C’est en l’écoutant et en discutant avec lui que j’ai entendu le plus de mots différents. Mon apprentissage de la langue ne s’est pas fait avec un livre mais vraiment dans la vie, au quotidien, grâce au vocabulaire des autres et je trouve ça génial ! Par contre, je trouve que, partout dans le monde, on a un niveau de langue qui n’est pas assez développé et ça ne va pas en s’améliorant, avec les contractions, les SMS…

Hélas oui… On n’utilise, au quotidien, qu’une infime part de tout le vocabulaire et des combinaisons de mots qu’on connait… C’est pour cette raison que j’essaie d’être la plus fidèle possible à mes pensées quand je m’exprime et que j’essaie de ne pas toujours utiliser des gabarits de phrases qu’on emploie 1000 fois par jour. J’ai eu cette conversation avec quelqu’un l’autre jour (ndlr, elle s’arrête et nous dit : ‘Je ne sais pas comment vous allez condenser tout ce que je raconte…’ avant d’éclater de rire) et on a dérivé sur les humoristes, anglophones notamment, qui peuvent être très inventifs à ce niveau. Certains sont brillants quand il s’agit de s’éloigner de la langue et du sens premier d’une idée. Ils vont utiliser un procédé qui suscitera le rire parce qu’il s’agira d’une évidence formulée de sorte à ce qu’on la voit d’un autre oeil. L’autre jour, je voulais dire “J’ai kiffé ma race”, expression que j’entends 100 fois par jour, et bien, j’ai préféré dire “J’ai kiffé mon ADN” (rires). Tu vois, c’est une façon de m’approprier l’expression et en plus, ça enlève le côté raciste. C’est terrible, je parle tellement que je ne me souviens même plus de la question (rires).

(Rires) Je te demandais ce que la langue française t’a appris sur la culture française. Ah oui, voilà. Je pense qu’ici, comme dans tout pays, il y a une culture et une sous culture, cette dernière est celle avec laquelle je raisonne le plus. C’est très intéressant pour un anglophone de constater ces différences. De façon générale, j’ai remarqué que vous mettiez plus de distance dans vos rapports. Les gens peuvent être très froids, sans doute par éducation ou selon les règles de politesse établies. Ici, on vouvoie quand on ne connaît pas, c’est une marque de respect. Dans la langue anglaise, il n’y a que le “you”, du coup, on approche différemment une personne. Ici, ça prend plus de temps. Je me souviens qu’à mon arrivée, beaucoup ont été surpris de ma tactilité… Ceci dit, je ne peux pas juger toute une culture simplement à l’aide de phrases ou de gestes, ce serait injuste, mais le sujet m’intéresse donc j’y réfléchirai plus longuement.

On parlait tout à l’heure de ta rencontre avec Martin Solveig, précisons que tu as commencé la musique dans un registre assez différent que certains appellent la “Soulful House”. Oui ! Et je te remercie d’employer ce terme, d’ailleurs (rires).

Comment t’es tu orientée vers la Soul ? J’ai toujours été connectée à la Soul et au Hip-Hop, ce sont les styles musicaux que je préfère. Je me suis retrouvée dans le milieu SoulFul House justement parce que la Soulful House a des racines dans ces genres. Il n’y a pas eu de véritable décision, je me suis simplement dit “Pourquoi pas ?”. La Soulful House tient une place énorme dans mon coeur mais ma volonté a toujours été d’enregistrer un album où la musique me refléterait à 100%.

Je te pose cette question parce que (et j’admets ne pas avoir véritablement creusé) j’ai du mal à définir ce qu’est la Soulful House. Comment toi, tu la présenterais ?Je pense que ce sont les voix qui rendent cette musique Soulful, tandis que le terme “House” renvoie au rythme (généralement du 130 Bpm). Ensuite, il peut y avoir des accords qui se rapportent davantage à certains genres. A mes yeux, c’est de la House incrustée d’éléments propres à la Soul.

Pourquoi ne pas avoir enregistré un album à ce moment-là, dans cette direction ? Comme je te le disais précédemment, je n’ai jamais perdu de vue mon objectif qui était que mon premier album soit un album Soul. C’est la musique que j’aime le plus et qui, je pense, me définit le mieux, celle dans laquelle je me sens la plus vraie. Je n’ai pas pour autant rejeté la Soulful House, je me sens “Soul” mais la Soulful House fait aussi partie de mon univers.

On en vient donc à ton premier album, Claudiography, disponible depuis Octobre. Le titre, Claudiography, parle de lui-même. As -tu, par ce moyen, cherché à te présenter ? Je pense qu’avec mon parcours d’auteur-compositeur, il y a et il y aura toujours, des éléments autobiographiques dans mes chansons. Le titre est effectivement un rappel de cela et du fait que, pour moi, si je réussis en tant qu’auteur, cela va m’aider à mieux comprendre quelque chose dans ma vie. Si on regarde l’étymologie, “graphie” signifie “l’écriture de”, donc, “l’écriture de Claudio”, chaque morceau a sa propre histoire. C’était aussi un moyen de me présenter, de m’introduire sur cette scène puisqu’on me connaît beaucoup plus dans le registre Soulful House.

Tu as écrit tous les morceaux de l’album. On connaît ton amour et ta précision des mots. Est-ce la mélodie qui te guide ou, à l’inverse, l’écriture qui amène la mélodie ? Ah, j’adore cette question (rires) ! Pour tout te dire, ça part souvent d’une phrase. Prenons “If You Only Knew”, l’idée générale du morceau est de se rendre compte de son potentiel. Une de mes amies traversait certaines épreuves et, un jour, je lui ai dit : “If you only knew…” : “Si tu savais à quel point tu t’éloignes de ton but”. Dès lors, quand tu sens que tu as la phrase, tu as l’idée. Et là, attention, il faut être prêt continuer. Quand ça m’arrive, je dis à tout le monde “Bon, là, je vais être un peu absente, je sens une chanson qui arrive !” (rires). Je reviens à “If You Only Knew”, ces quelque mots posent déjà la rythmique de la chanson. Les artistes utilisent des portes différentes pour atteindre la musique. Chez certains, c’est le son ou le matos qui leur inspire quelque chose qui deviendra un morceau. J’ai une amie à Philadelphie qui est exactement comme cela, c’est l’obsession de la technologie qui l’inspire. Moi, c’est la langue, c’est ce qui détermine et déclenche le processus, ce qui amène le morceau.

Et si tu devais choisir entre un morceau avec une superbe mélodie et des textes qui ne t’emballent pas, et un morceau avec de beaux textes mais une mélodie moins accrocheuse ? Pour moi, une belle chanson, c’est une chanson où tout est en accord parfait, donc je ne pourrais pas choisir. Bilal avec “All Matter”, “Lord Don’t Let It” ; Cee-Lo avec “I Want You”, “Fool For You” ; Marvin Gaye “I Want You” ; Bob Marley “No Woman No Cry”, tous ces morceaux représentent la perfection, à mes yeux. Quand Marvin Gaye a sorti “What’s Going On”, apparemment Isaac Hayes voulait “se suicider”, attention, c’est imagé (rires), je veux dire qu’il a trouvé le titre tellement accompli qu’il était presque frustré de ne pas en être l’auteur. A ses yeux, “What’s Going On” représentait la perfection. Pour lui, tout pouvait s’arrêter car les sommets (en musique) avaient été atteints. C’était LA chanson qu’il rêvait d’enregistrer.

Si tu devais présenter une chanson comme “Words/Verbs”… “Words/Verbs” est un commentaire sur l’industrie du disque. Quand on a pris la décision de faire l’album avec mon co-producteur et le patron du label, Nico Gueguen, ce dernier m’a dit, “si ce que t’attends, c’est un mec en costard pour mettre de l’argent sur la table, je le ferai”, dans le but de ne pas changer la nature des chansons. “Words/Verbs” est une affirmation de cela, “Tu ne le savais pas ? Personne ne nous volera la chanson. Je cours, j’affronte le soleil, la pluie. Quelqu’un peut me voler ma chanson, il n’aura pas la force de mon amour pour la porter jusqu’au bout.” Le refrain dit “N’as-tu pas entendu plus que les mots ? La vérité est dans tes verbes”… Sauf que ça rime en anglais (rires). C’est simplement un assemblage d’idées imagées. C’est une vision de l’industrie sous plusieurs angles, et le fait qu’arrive un moment où il faut simplement assumer son propre truc.

Pourquoi avoir choisi “Dissertation” pour introduire ton LP ? J’ai enregistré “Dissertation” il y a quelques mois, je voulais absolument un morceau où il n’y aurait que moi et mon piano, un morceau où je serais totalement nue. “Dissertation” est aussi plus récent et, mon album étant terminé depuis un moment, je voulais quelque chose de nouveau, avec mon énergie actuelle pour être certaine que l’album me représente parfaitement du début à la fin. Je trouve qu’il était parfait pour lancer l’album car il me représente à 200%.

Il y a l’interlude “Music For Movies”, que je n’ai pas bien comprise, peux-tu nous l’expliquer ? Tu dois être la troisième personne qui me dit ça (rires). Le titre veut dire qu’il y a des sons qui me rappellent la musique de certains films, mais, et je le dis à la fin, le thème de cet interlude n’a strictement rien avoir avec son titre qui est un simple rappel au son. Le texte parle des points communs entre la musique et le sexe. Les deux fonctionnent grâce au lâcher prise, à cette libération intérieure, c’est ça le climax du morceau. La musique, c’est ça. Une performance, c’est ça, savoir gérer l’énergie, faire monter la tension au maximum, puis, tout libérer.

Tout à l’heure, tu disais que tu ne te sentais pas de chanter en français, pourtant quand on t’écoute, on ressent cet amour de la langue, c’est impressionnant ! Est-ce que tu penses tout de même essayer un jour ? Un jour, je vais essayer oui, mais je veux vraiment être sure de moi. Aujourd’hui, ce n’est pas possible, mais quand j’aurai la maîtrise et que je serai certaine de respecter le sens au maximum, j’essaierai.

… Parce que je pense que le résultat pourrait être vraiment bon. Oh merci, c’est très gentil ! Allez, j’essaierai peut-être rien que pour toi (rires). Je le garde dans un coin de ma tête.

Tu as fait de nombreuses rencontres, Martin Solveig, Geno Young puis Brian Jackson, dont le nom reste très lié à celui Gil Scott Heron, qui était lui aussi un amoureux des mots. J’ai lu dans certaines interviews que tu te considérais comme une poète… Que tu avais cette même approche de la langue. Oui… Pourquoi pas ? Je crois que je fais exprès de ne pas me mettre d’étiquette. Je n’aime pas me définir en un seul mot. Je comprends cependant la nécessité de qualifier la musique d’un artiste, c’est peut être plus facile d’aller ensuite vers ce qu’il est vraiment et de découvrir toutes ses nuances… Mmmh… J’aimerais te donner une réponse plus précise parce que j’aime beaucoup la question (ndlr, elle se met à réfléchir tout haut, en anglais)… Mon poète préféré est John Keats, un anglais du 18ème siècle, ère romantique, il me donne des frissons ! Il a écrit tellement de choses qui ont résonné en moi ! A tel point que si je décidais un jour de me faire tatouer, je me ferais tatouer des citations de lui. Ses phrases sont si pertinentes. Il a dit “La beauté est la vérité, et la vérité est la beauté. Ce que l’imagination saisit comme beauté doit être la vérité.” Ce que ça veut dire pour moi, et pourquoi je m’identifie à ces lignes, c’est que mon objectif est de trouver la vérité dans tout, de trouver l’essence de tout. Si j’écris, ce n’est pas pour écrire quelque chose de joli, surtout pas. Je trouve un monde de beauté dans les langues et je sais que ma relation avec elles va durer toute ma vie. J’accepte de faire de l’art comme un produit mais ça ne doit pas être l’objectif. L’objectif doit être la vérité.

Tu es présente sur le premier album de Sly Johnson. Nous l’avions interviewé il y a bientôt deux ans et il nous avait parlé de toi. J’ai l’impression qu’il y a une vraie complicité, une vraie fusion artistique entre vous. Peux-tu nous en dire plus sur votre relation ?J’aime beaucoup chanter avec Sly. C’est mon frère… D’une autre mère (rires). On s’entend tellement bien, notamment dans l’improvisation, où l’on est comme connectés. Quand on est partis enregistrer le morceau “(You’re A) STAR” à New York, avec Valérie Delgado, c’était dingue ! On était si complices. L’expérience nous a encore plus rapprochés, d’autant plus que cet album représentait beaucoup de choses dans la vie de Sly. Musicalement et émotionnellement, c’était ENORME. Il n’y a qu’un Sly sur terre. J’ai rencontré beaucoup de gens talentueux mais Sly Johnson est à part, sincèrement.

Aujourd’hui, avec qui rêverais-tu de travailler ? Cee-Lo Green. Ce mec me touche, et pas uniquement par son talent ou sa voix ou son écriture, mais parce que je suis convaincue à tous les niveaux, ce qui est plutôt rare. Quelqu’un qui remplit une mélodie avec des mots, ça me dérange beaucoup et je trouve que Cee-Lo a une certaine profondeur. Je suis très admirative de la façon dont il joue avec les genres et s’en affranchit. Il a vraiment apporté quelque chose à ce niveau et je sens sa liberté dans tout. C’est quelqu’un qui refuse de s’enfermer dans un genre, qui ne comprend pas pourquoi, dès qu’un artiste sort un peu de son univers habituel, les gens pensent qu’il s’est “vendu“. Je suis complètement d’accord. Quand un acteur joue trop souvent le même type de rôles, il est stéréotypé, par contre, si un artiste chante autre chose que son genre de “prédilection”, alors ça y est, “il est perdu” ou il manque d’identité ? C’est très paradoxal. Dans cette vie, je veux toucher à tout ce qui me touche !

Tu étais à Philadelphie dernièrement non ? Oui, pour y lancer mon album. C’est amusant car plusieurs de mes influences viennent de Philly, peux-tu donc imaginer quel bonheur c’est pour moi d’y avoir ma plus grosse base de fans ? On m’a proposé de promouvoir l’album là-bas, avec des musiciens de ouf : l’ex-batteur de Kanye, le bassiste d’Eric Roberson, c’était incroyable. Je crois que j’ai une relation particulière avec cette ville, je ne pourrais t’expliquer en quoi ni pourquoi. Depuis, la licence de distribution s’est élargie, on va distribuer l’album dans certains pays de l’Est. C’est une très bonne nouvelle car je n’aime pas l’idée que certains ne puissent pas accéder à ma musique. Il y a des amateurs de Soul dans tous les coins du monde.

Tu as fait beaucoup de premières parties, je t’ai d’ailleurs découverte au concert de Raheem DeVaughn, il y a un an, à l’Elysée Montmartre. Comment fait-on pour capter l’attention d’un public qui n’est pas venu nous voir ? Je chante de la même manière que je sois seule dans ma chambre ou devant des centaines de personnes. Comme je te l’ai dit avant, l’objectif pour moi est de toucher l’essence du truc, je fais indépendamment de qui me regarde. Pour le reste, c’est au public de se prononcer et quoiqu’il arrive j’aime les réactions honnêtes. Si ce que je fais ne te parle pas, et bien ça ne te parle pas, c’est tout. Si c’est ton truc et que tu aimes, c’est peut être simplement parce qu’on est dans la même bulle “émotionnelle”, qui peut savoir ?

Pour terminer, peux-tu nous donner ta playlist du moment ? Cee-Lo Green “I Want You” ; Chaka Khan “Through the Fire” ; J-Live “Rage” ; Union Analogtronics “Wings” (ft Elzhi) ; Kanye West & Jay-Z “New Day” ; les autrasliens de Hunters & Collectors “Holy Grail ; Electric Wire Hussle “Again ; et enfin, Al Green “Simply Beautiful”. D’ailleurs il faudrait également rajouter ce morceau dans ma liste de “chansons parfaites” (rires).

Merci Rachel pour ta disponibilité et ta spontanéité, et à très vite !

Télécharger l’album de Rachel Claudio sur Amazon / iTunes

0 Comments

  1. Dizzle dit :

    Je découvre l’artiste avec cette interview, bien que Ania, Jazz et Nadgy m’en avait parlé. J’ai bu chacune de ses paroles (et effectivement elle semble très bavarde ^^), et ai également beaucoup apprécié les extraits en ligne ! Je vais très vite y jeter une oreille !

  2. Ania dit :

    Ah ah, c’est clair qu’entre trois gorgées de jus d’orange et deux chips à la crevette, on a bien pia-piaté. 😀
    Une personne très touchante et très intéressante. :-*

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